Rimbaud fut connu au Japon dès l’époque de Meiji, cependant son influence ne commença à s’exercer que sur le groupe de Hideo Kobayashi qui le fit connaître à deux poètes de ses amis: Tarô Tominaga et Chûya Nakahara. J’ai essayé,dans cette étude,de caractériser l’influence de Rimbaud sur Nakahara (1907–1937).
Nakahara a célébré en Rimbaud le chantre de “la forme primordiale de la vie”,de “l’épanouissement de tous les sens”. Mais il lui reproche d’avoir renoncé trop tôt à la poésie.
Il a traduit Rimbaud dans le japonais simple,musical et harmonieux qui caractérise ses propres poèmes. Cependant on peut reprocher à sa langue un excès de fluidité et de facilité qui correspond assez mal à l’art de Rimbaud.
Nakahara a subi l’influence de Rimbaud des Illuminations ou d’Une Saison en Enfer,ce qui se reflète dans la forme et les images de ses poèmes,mais ils n’atteignent pas la puissance dynamique,la concentration d’images,la vigueur poétique de leurs modèles.
Ce poète,qui malgré la difficulté de la langue a atteint une connaissance assez profonde de Rimbaud et a reçu son influece,n’a pu les mettre à profit pour réaliser une éclosion poétique définitive. Il semble qu’outre des causes sociales on doive en rendre responsable son tempérament poétique plus proche de celui de Verlaine que de celui de Rimbaud.