抄録
Parler de la violence, ce n'est pas devoir parler de ce qui se signale ou se designe comme tel. C'est interroger la globalite d'une culture en certains points precis ou cette culture se faconne. Ce sont donc les questions de la mort, du corps, du rapport a l'autre, de l'identite et de la singularite, des images et du recit, qu'il faut tenter d'articuler entre elles. L'objectif n'est pas d'aller parler d'un peu de tout a tort et a travers. Mais de refuser <<l'objectivite>> de <<la>> violence: de se defake de l'obsession d'une definition pour prendre en compte des situations. Si l'on reduit la violence a des faits, alors on peut se contenter de decrire des actes. Mais si l'on interroge la construction de la violence comme probleme, l'evidence selon laquelle il faudrait lutter contre elle, ou plus encore l'idee qu'il faudrait Feradiquer, c'est la globalite d'une societe qu'il faut analyser. C'est la description <<objective>> des actes qu'il faut remettre en question. C'est l'ideologie qui gouverne un regard borne aux <<faits>> qu'il croit pouvoir constater qu'il faut critiquer. Ce n'est pas seulement une ideologie securitaire et les manipulations dont elle est capable qu'il faut denoncer. Ce qu'il faut dire, c'est qu'elle court-circuite le debat democratique en ce que nos societes sont fondamentalement construites par la mise en discussion des rapports sociaux qui structurent les relations de l'un avec l'autre. La violence fait obstacle a la societe-une, elle fait echec au fantasme de maitrise, elle oblige a comprendre que le social ne releve pas des bonnes volontes de convivialite et d'entente.