Revue japonaise de didactique du français
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Maintien de la preeminence du francais en depit de la reconnaissance constitutionnelle des langues regionales : Le defi d'une autre identite linguistique pour la Republique(N^o 2 Etudes francaises et francophones)
David COURRON
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2015 Volume 10 Issue 1-2 Pages 214-228

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Abstract

Point d'orgue de plusieurs siecles d'elaboration juridique de la langue francaise, de la langue du roi a celle de la Republique, la consecration constitutionnelle de l'article 2 a donne naissance a une jurisprudence rigide qui interdit, dans la sphere publique, tout renouveau ou toute promotion des langues regionales tant en metropole qu'outre-mer. En contradiction avec l'affirmation de la prise en compte de la diversite des territoires de l'outre-mer, cette jurisprudence met, d'une part, un terme a des pratiques efficaces et bien acceptees de coofficialite des langues. Elle impose, d'autre part, une uniformite linguistique a la metropole ignorant de fait une realite plurilingue bien plus variee. Ce blocage rend ainsi necessaire la definition d'une autre identite linguistique pour la Republique que l'avenement de l'article 75-1 et l'attribution de competences linguistiques decentralisees aux collectivites territoriales permettent d'entrevoir dans le respect des regles democratiques et de saine gestion, moyennant une reflexion fondamentale sur la nature constitutive de l'Etat lui-meme. Paramount of centuries of legal development of the French language from the King's language to that of the Republic, the constitutional entrenchment of Article 2 has given birth to a strict jurisprudence which prohibits, within the public sphere, any revival or promotion of regional languages both in mainland France and in its overseas territories. In contradiction with the assertion of overseas territories diversity being increasingly taken into account, this jurisprudence, on the one hand, puts an end to effective and well accepted practices of language co-officiality. On the other hand, it imposes linguistic uniformity on the mainland ignoring de facto a much more diversed multilingual reality. This deadlock requires therefore that another linguistic identity for the Republic be forged. The adoption of Article 75-1, along with the devolution of language responsibilities to decentralized local communities, may open a new promising path in the respect of democratic rules and sound management, through a fundamental reflection on the constitutive nature of the state itself.

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