Une religion traditionnelle appelé
vodun est répandue dans le sud du Bénin. Cette religion implique plusieurs divinités qui dirigent et gèrent les activités des hommes. Les
vodun, esprit des ancêtres qui se sont transformés en dieux, setransforment également en objets sacrés, qui s'appellent
nuwanu (objets façonnés) les séparant ainsi des choses ordinaires (enu) déutilisation quotidienne. Ces
nuwanu sacrés sont achetés ou deplacés et ainsi intégrés dans un communautée, une lignée, un clan ou une dynastie. Ce sont les médecins traditionnels appelés
bokono qui s'occupent de la circulation de ces objets. Pour eux, c'est une activitée religieuse ainsi que une sorte d' activitée économique. Les
bokono sont les guérisseurs, et connaisseurs des herbes, de même que les divins et prophète dans cette région. Cet article se propose d'analyser l'achat et la vente de ces objets sacrés, ainsi que des médicaments et des talismans, pour présenter l'économie politique des
bokono. Des études anthropologiques précédentes, fondées sur des théories modernes d'activité économique, ont sévérement critiqué cette pratique de vente d'objets sacrés, interprètant celle-ci comme de l'occultisme ou les effets nèfastes dune libèralisation excessive du commerce. Cependant, dans la sociètè
Aja, où l'on croft que les objets sacrés peuvent réaliser tout désir de leur propriétaire, ce matériel est non seulement singularisé mais aussi commercialisé parce qu'il se consiste de diverses marchandises qui sont échangés pour de l'argent. Par conséquent, il ne convient pas un schèma dichotomique entre la singularisation ou la commercialisation dans les études de la culture matérielle ou de la théorie de l'échange. En analysant le discours et l'éconmie des médecins, ainsi que le processus du rite
vodun, nous nous concentrons sur la continuitée et la réitération avec lesquelles ils fabriquent et vendent leurs objets. D'après les médecins, faire des affaires du vodun, n'en est pas une profanation mais précisèment une des pratiques religieuses
vodun. En conclusion, nous affirmons que les
bokono commercialisent les objets sacrés non pas pour rechercher le profit, mais pour établir une relation plus intime entre acheteur (adepte), vendeur (
bokono) et objet sacré.
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