Cet article se propose de rendre compte de la fonction pragmatique que peut remplir la construction propositionnelle du verbe
entendre. Correspondant non à la perception purement physique mais à la saisie intellectuelle d'un événement dont on a perçu des indices par l'ouïe et dont le locuteur assume la vérité, la construction à complétive s'avère souvent apte à servir à des fins pragmatiques qui varient selon que le locuteur parle de son interlocuteur ou de lui-même. En effet, en disant
Tu as entendu qu'elle s'éloignait plutôt que
Elle s'éloignait, par exemple, on s'octroie le droit de reprocher à son interlocuteur de ne pas avoir réagi pertinemment à l'événement qui pourtant ne lui a pas échappé ("
et tu n'as même pas jeté un coup d'œil ?"). Et en s'exprimant à la première personne comme
J'entends que les enfants reviennent de l'école plutôt que
Les enfants reviennent de l'école, par exemple, le locuteur se dispose, entre autres, à mieux justifier son émotion ou comportement devant un événement saisi sur des indices sonores et qu'il présente comme le concernant personnellement. Cet article soulignera par ailleurs que, contrairement au fonctionnement de
voir qui déborde largement le domaine visuel, celui d'
entendre est étroitement relié au domaine auditif.
抄録全体を表示