Etudes de langue et litterature francaises
Online ISSN : 2432-3152
Print ISSN : 0425-4929
ISSN-L : 0425-4929
Volume 96
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Etudes en francais
Etudes en japonais
  • Takeshi KUBOTA
    Article type: Article
    2010 Volume 96 Pages 117-129
    Published: March 20, 2010
    Released on J-STAGE: August 04, 2017
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    Dans la litterature de la Renaissance, le commentaire apparait comme un des genres qui ont attire un grand nombre de lecteurs. Montaigne s'interesse egalement au genre du commentaire : tout en montrant son attitude mefiante envers la glose des Anciens, il pratique la lecture des commentaires, notamment celle des <<Commentaires de la Cite de Dieu>> de Jean-Louis Vives, humaniste espagnol. Notre travail porte sur l'etude de la composition des Essais lus a travers les commentaires de Vives. A la Renaissance ou les gloses sont plethore dans les domaines theologiques, juridiques et artistiques, Vives illustre au mieux cet essor du genre du commentaire dans sa theorie et sa pratique litteraires : en definissant la nature et la fonction du commentaire dans De Ratione dicendi (III-50), ceuvre consacree a la rhetorique, il annote lui-meme plusieurs textes des Anciens. Et c'est surtout dans ses <<Commentaires de la Cite de Dieu>>, publies dans l'edition erasmienne des Opera omnia Augustini, que Vives exploite la capacite de ce genre litteraire, au risque de s'eloigner de la simple explication de texte. Pour lui, le commentateur n'est pas un simple explicateur du passage ; tout comme l'auteur, il est present dans le texte, et il participe a une sorte de production de sens, visant a offrir aux lecteurs du plaisir litteraire. Montaigne a egalement profite de la desinvolture des commentaires de Vives dans sa composition des Essais, comme le montrent certains passages qu'il a empruntes aux <<Commentaires de la Cite de Dieu>>. Du commentaire aux Essais, tel est le lien possible pour expliquer la creation litteraire de Montaigne : en expliquant une citation a sa propre maniere, ou en se contredisant, ou bien en mettant son texte en parallele avec celui des autres, il produit un nouveau genre que Ton appellera l'essai. On pourrait ainsi considerer les Essais de Montaigne comme une metamorphose du genre du commentaire.
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  • Yudai FUKUDA
    Article type: Article
    2010 Volume 96 Pages 131-143
    Published: March 20, 2010
    Released on J-STAGE: August 04, 2017
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    Cet article a pour but d'analyser Le Coffret de Santal de Charles Cros et de tenter d'en abstraire le projet poetique. L'art poetique de ce premier recueil reside notamment dans une structure claire que Ton pourrait identifier par deux mouvements opposes : la manifestation d'un pouvoir tout a la fois createur et destructeur, qui inspire la creativite du poete en devoilant des visions sublimes, et qui pourtant les eloigne rapidement. Dans la poesie de Cros, c'est la figure de la femme qui represente ce mouvement double. Or, comme on le voit dans un des poemes en prose, <<Distrayeuse>>, cette femme destructrice n'enleve pas tout espoir au poete. Ses poemes portent, non pas sur les visions elles-memes, ineffables, mais sur les traces que laissent leurs cendres. De ces dernieres emane la creation par la poesie d'un univers fantastique. Plus exactement, comme le montrent les vers ajoutes a la deuxieme edition du recueil, Cros cherche a decrire la figure d'un poete concentre sur les reflets de ses visions afin d'eprouver un petit dereglement des sens ordinaires. Evidemment, cette voie d'acces a l'imaginaire disparait rapidement, cependant c'est justement ce caractere ephemere qui pousse le poete a recommencer son projet, presque a l'infini. Le Coffret de Santal comporte en lui-meme les descriptions de son propre but, de la strategie pour realiser ce projet, et finalement de son echec. C'est tout a fait en ce sens que Cros pratique une poesie sur la poesie. Et l'on pourrait dire qu'un tel projet meta-poetique se rapporte precisement au grand bouleversement de la Litterature suscite par les avant-gardes du XIX siecle. Pourtant cet article proposera egalement une approche originale en montrant la ressemblance entre l'attitude observee dans Le Coffret de Santal et celle que Cros a elaboree dans ses travaux scientifiques. Ce rapprochement permettra une vision plus complete de ce prodige qui fut a la fois poete et inventeur.
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  • Kunihiro ARAHARA
    Article type: Article
    2010 Volume 96 Pages 145-158
    Published: March 20, 2010
    Released on J-STAGE: August 04, 2017
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    L'enonce de Proust sur Moreau entretient-il des relations avec les textes de Huysmans? Aucune preuve documentaire ne l'atteste. La scene ou Odette, personnage de la Recherche, est comparee a Salome de Moreau est bien connue, mais jusqu'a present, le sens de ce passage n'a pas encore ete elucide. Notre etude tentera de repondre a cette question a travers l'analyse des textes du Cote de Guermantes. Dans la galerie des Guermantes, Proust inscrit les Moreau et la figure du poete dont le sexe est ambigu. Par son interpretation originale de la theorie darwinienne, l'ecrivain pense que l'inversion introduit le retour a rhermaphrodisme, etat originel de revolution. Selon Proust, le retour du passe dans le present, etat temporel double, caracterise le poete de Moreau, et c'est par le biais de cette figure que l'auteur du roman se demarque du decadent qui aime l'androgyne. Au cours du diner, Madame de Guermantes remarque la ressemblance entre la Mort du Jeune Homme et la Mort de Moreau et la Sirene sculptee sur un lit. Notre etude montre que ce discours mondain cite un texte de Huysmans concernant Le Poete et la Sirene de Moreau, et decouvre egalement que les mots utilises pour decrire l'image d'Odette en tant que Salome proviennent effectivement du texte d'A rebours. Par ce jeu intertextuel, Proust critique Huysmans et sa femme fatale : Huysmans attribue a tort les traits de Salome a la Sirene qui protege en fait le poete. L'oiseau du Jeune Homme et la Mort appartient enfin a une thematique de Moreau, c'est-a-dire la repetition inconsciente d'un motif originel, et symbolise l'heritage artistique apporte par la collection privee ou le musee. Le musee Moreau est le premier musee prive qui reconstitue l'espace global de l'oeuvre picturale. Ce n'est pas comme institution, mais comme lieu d'interpretation que Proust admire ce nouveau dispositif culturel : le rassemblement des ceuvres d'un meme peintre permet de mieux discerner l'existence des motifs originels de cet artiste.
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  • Chiaki HORI
    Article type: Article
    2010 Volume 96 Pages 159-170
    Published: March 20, 2010
    Released on J-STAGE: August 04, 2017
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    Deleuze, au debut de Empirisme et Subjectivite : Essai sur la Nature humaine selon Hume, pose l'identite de l'esprit et de l'imagination, et ne cesse de la reaffirmer tout au long du livre. La valeur de cette affirmation est constatee quand Deleuze definit l'empirisme de Hume comme <<philosophie de l'imagination>>. Et cependant, cette identification, Hume a son tour ne la dit jamais, du moins de facon manifeste : l'esprit selon Hume est toujours l'ensemble d'impressions et d'idees, l'imagination n'etant que la collection des idees. De sorte que dans Empirisme et Subjectivite, il existe implicitement deux definitions divergentes de l'esprit, celle authentique de Hume (impressions et idees) et celle transposed de Deleuze (idees ou imagination). Deleuze ote l'impression presente a la definition de l'esprit, et cette reticence reiteree lui permet d'introduire, dans sa lecture de Hume, la theorie bergsonienne du passe et de l'habitude, qui agissent independamment de l'impression presente. Le frivole chez Hume - theme constant et serieux de sa philosophie morale, croyance en ce qui n'a jamais ete present, voire en ce qui n'est meme pas presentable dans l'imagination - est fonde selon Deleuze sur la conjonction de la presence et de la non-presence, de l'experience et de l'habitude. Cette conjonction ouvrira, au cceur meme de la subjectivite, la possibility generale de la fiction, de la fabulation et de la tromperie.
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