Studies of French Language and Literature in Kansai
Online ISSN : 2433-1864
Volume 23
Displaying 1-18 of 18 articles from this issue
Articles
  • Hirofumi KAWAKAMI
    2017 Volume 23 Pages 3-14
    Published: March 31, 2017
    Released on J-STAGE: August 08, 2018
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    La « curiosité » chez Pascal à la lumière de sa définition par Arnauld et Jansénius

     La présente étude est consacrée à l’examen de la notion de curiosité chez Pascal, qui la définit comme une forme de concupiscence régnant sur l’ordre des esprits, celui des « trois ordres », qui recouvre le domaine de la science. Cette définition présente des différences significatives avec celles que proposent respectivement Jansénius et Antoine Arnauld.

     Pascal attribue à la curiosité les trois caractéristiques suivantes. 1 / Elle exprime un désir infini de savoir, qui s’étend à la totalité de l’univers, pourtant inconnaissable par nature, puisque le sujet de cette connaissance est fini et que son objet est infini. 2 / Elle prend sa source dans l’amour-propre. C’est là que Pascal se sép tandis que notre philosophe lui prête comme origine un désir distinct, qui pousse l’homme à se vanter de son savoir auprès d’autrui afin de satisfaire son amourpropre. 3 / Elle ignore l’attrait pour la nouveauté. Alors qu’Arnauld et Jansénius établissent un lien entre ces deux notions, Pascal est conduit par sa pratique de la science à les distinguer rigoureusement.

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  • Akiko ÔYAMA
    2017 Volume 23 Pages 15-26
    Published: March 31, 2017
    Released on J-STAGE: August 08, 2018
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    Charles Perrault et les réflexions sur le merveilleux en France au XVIIe siècle ― Examen des textes de Perrault sur les opéras et les contes de fées ―

     Le recueil de Charles Perrault, Histoires ou contes du temps passé. Avec des moralités(1697), dépeignent un monde onirique où règne la féerie et qui a donc un caractère différent de celui de la mythologie gréco-latine. Si l’on considère qu’au XVIIe siècle, Perrault était surtout connu comme l’animateur du parti des Modernes dans leur Querelle avec les Anciens, une question se pose : ce merveilleux féerique qui imprègne les Contes correspond-il à une attitude moderne opposée aux usages de la mythologie païenne ? La question n’est pas évidente, parce que les textes de Perrault écrits autour de la Querelle montrent que ses idées sur le merveilleux n’étaient pas si simples, et qu’il avait même admis les divinités gréco-latines dans sa défense de l’opéra. Or, à cette époque-là, les théoriciens de la littérature, qui pour la plupart étaient affiliés au parti des Anciens, s’employaient à établir les règles communes, et la question du merveilleux en constituait un des plus grands enjeux. Dans cet article, en examinant les arguments de Perrault à la lumière des recherches théoriques du XVIIe siècle sur le merveilleux, nous montrons que ses idées sur le sujet recoupent paradoxalement les lignes directrices de l’art poétique classique, en même temps qu’elles ajoutent une nouvelle dimension surtout morale à la discussion.

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  • Kentaro OYAMA
    2017 Volume 23 Pages 27-38
    Published: March 31, 2017
    Released on J-STAGE: August 08, 2018
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    La recherche de soi dans Les Rêveries ― L’évolution de la stratégie de persuasion du lecteur ―

     Dans Les Rêveries, Rousseau déclare qu’il n’écrit cette oeuvre que pour luimême. Mais il est clair que l’auteur aspire encore à persuader son lecteur. La stratégie déployée à cet effet reste encore à examiner sous tous ses aspects. Dans cet article, nous tentons de l’éclairer à la lumière de l’évolution de l’image de soi chez Rousseau, des Confessions jusqu’aux Rêveries. Dans ses écrits autobiographiques, l’auteur se représente toujours comme une personne bonne et vertueuse. Cependant, sa stratégie de persuasion varie d’une oeuvre à l’autre. Dans Les Confessions, l’auteur parle principalement au coeur du lecteur. Puis, dans Les Dialogues, il entreprend de prouver son innocence en faisant débattre des personnages fictifs à son sujet. L’échec rencontré par ces deux méthodes le met enfin sur la voie d’une persuasion plus efficace dans Les Rêveries, où il présente au lecteur une image de soi qui inclut ses idées et ses actes. Cette stratégie procède d’une rhétorique qui consiste à « appuyer d’un exemple », comme le recommande fortement le quatrième volume de l’Émile. Rousseau entreprend de toucher l’imagination du lecteur en soumettant l’auteur à son jugement. Nous en arrivons donc à la conclusion que Les Rêveries sont le lieu où se réalise la coïncidence de l’ « être » et du « paraître ».

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  • Mari MATSUDA
    2017 Volume 23 Pages 39-50
    Published: March 31, 2017
    Released on J-STAGE: August 08, 2018
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    La pensée des animaux chez Proust ― La rêverie des boeufs dans la description de la cathédrale de Laon ―

     Dans ses nombreuses représentations et métaphores animales, Proust parvient à créer des images originales en interprétant les images classiques à sa manière. Ses oeuvres de jeunesse montrent des boeufs rêvant dans les pâturages. La sensibilité de Jean Santeuil lui inspire de l’empathie pour les maladies et la santé des vaches et la souffrance des boeufs agonisants. Il faut mentionner aussi les poèmes évoquant les boeufs des tableaux flamands du Louvre. Dans l’un de ces poèmes, Proust se rappelle les animaux en rêve, et décrit le monde spirituel des boeufs eux-mêmes. Dans la scène de la cathédrale de Laon du Côté de Guermantes, ces animaux sont présents à travers les images privilégiées de l’Arche de Noé. Dans « La mort de la cathédrale », texte de 1914, on retrouve les mêmes images, auxquelles Proust ajoute en 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale, une dimension historique avec le motif du « déluge de sang ». La scène onirique des boeufs de la cathédrale de Laon permet de retrouver un topos privilégié, des images collectives et personnelles qui suggèrent un lieu du bonheur, comparable à Combray.

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  • Mitsuyo MATSUNAGA
    2015 Volume 23 Pages 51-62
    Published: March 31, 2015
    Released on J-STAGE: August 08, 2018
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    Le poète qui manipule les histoires ― Sur le mécanisme de la création chez Jean Cocteau ―

     La création poétique de Jean Cocteau traverse différents genres. Dans cet article, nous portons notre attention sur les mécanismes d’écriture fondamentaux mis en oeuvre par cet auteur, et notamment sur la division de ses personnages en quatre types : l’un incarne l’ordre, un autre le désordre, le troisième est un manipulateur, et le dernier peut être qualifié de non-participant. Ces quatre personnages ne sont, en fait, que différentes images du poète luimême. Toutes les histoires développées autour d’eux sont composées à partir d’un mécanisme commun, dont les fondements sont établis sur la base de l’expérience de Cocteau lui-même. Ayant eu recours à ce dispositif pour sublimer les événements malheureux de son existence, tels que la perte de ses meilleurs amis des suites d’une maladie ou de la guerre, il en a tiré la dynamique de sa création.

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  • Hideki SHIBATA
    2017 Volume 23 Pages 63-74
    Published: March 31, 2017
    Released on J-STAGE: August 08, 2018
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    Le problème du langage dans la théorie littéraire de Michel Foucault ─ «Livre», «Bibliothèque», «Archive» ─

     Pendant les années 60, Michel Foucault a écrit sur les écrivains contemporains, comme Blanchot, Bataille, Borges, Roussel, etc. Mais il a cessé de le faire au début des années 70. Divers chercheurs ont abordé ce problème : pourquoi Foucault s’est-il éloigné de la littérature ?

     Nous tentons dans cet article d’approfondir la réflexion à partir de trois motifs qui apparaissent fréquemment dans les textes de Foucault sur la littérature : le «livre», la «bibliothèque», et l’«archive». Nous proposons de considérer ces trois motifs comme index d’une inflexion de la pensée littéraire de Foucault.

     On peut observer pendant les années 60 un glissement des deux premiers termes vers le troisième. Chez Foucault, le «livre» et la «bibliothèque» expriment d’abord la spatialité du langage littéraire. En revanche, l’«archive» traduit la temporalité de la formation des discours, y compris la littérature. Ce glissement de la spatialité vers la temporalité dessine la trajectoire foucaldienne du renoncement à la littérature comme objet de discours.

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