« L’Archéologue » d’André Pieyre de Mandiargues(1909-1991)est une nouvelle dédiée à sa femme italienne Bona, qui ouvre son deuxième recueil, Soleil des loups(1951). Nous nous proposons d’examiner l’influence de sa rencontre avec Bona, en 1947, et de leur mariage, en 1950, sur la genèse du texte, et de déterminer de quelle façon la narration s’articule avec le décor italien présent en filigrane.
Quand il fait la rencontre de Bona en 1947, l’auteur se trouve en présence d’une personnalité qui lui permet de tisser un lien entre la figure de la Vénus des « Yeux d’or », déjà conçue par lui, au début des années 1940, comme une réécriture de Mérimée, et celle de Bettina, la fiancée du protagoniste de « L’Archéologue » : c’est ainsi que naît le type de la déesse-sacrée et humaineprofane qui revient tout au long du récit. Le second rapprochement entre la réalité vécue et l’imagination s’opère sur la piste du « bal sur la glace », où les deux protagonistes se rencontrent dans un espace magico-pentagonal qui évoque Ferrare, la ville italienne, de forme pentagonale : Bona a ses origines dans ce lieu qui sert de décor rituel à cette union mystique du sacré et du profane. Ainsi se dévoile la structure mythique de « L’Archéologue », récit semi-autobiographique ayant pour toile de fond la ville d’origine de son épouse italienne, Bona.
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