ミシェル・アンリ研究
Online ISSN : 2189-6836
Print ISSN : 2185-7873
ISSN-L : 2189-6836
9 巻
選択された号の論文の5件中1~5を表示しています
  • アンリ、ハイデガーを手がかりに
    佐藤 愛
    2019 年 9 巻 p. 1-24
    発行日: 2019年
    公開日: 2019/06/01
    ジャーナル フリー
      Dans son article « Les notions de distance vécue et d’ampleur de la vie et leur application en psychopathologie » (1930), Eugène Minkowski employa le mot « tonalité » pour décrire la sensation perdue chez les schizophrènes. Nous nous penchons sur ce mot afin de soulever le problème de la vie partagé par Minkowski et Michel Henry.
      Nous détaillerons d’abord les expressions musicales chez Minkowski et éluciderons le sens du mot « tonalité » qui dépasse le stade de la métaphore ;chez lui, la tonalité joue un rôle clef pour sa psychopathologie. Ensuite nous aborderons le concept de la Stimmung chez Martin Heidegger, qui signifie non seulement l’ambiance ou la disposition, mais aussi la tonalité. Nous montrerons que loin d’être accessoire, la Stimmung est chez le philosophe allemand, indispensable pour la vie en commun. Puis, nous observerons la notion de « tonalité » chez Henry, qui lui donna de l’importance en héritant de la problématique de la Stimmung heideggérienne, à travers les lectures de L’essence de la manifestation (1963) et Voir l’invisible (1988). Ce faisant, nous mettrons à jour la portée de la « tonalité » henriénne qui rend possible la communauté des êtres-au-monde.
      Les phénoménologies écloses en France sous l’influence d'Heidegger, telles que celles d’Henry ou de Minkowski, ont en commun de mettre en avant la sensibilité des choses subtiles comme la nuance vitale, la tonalité ou la résonance, et le contact avec elles. Il en résulte que les penseurs Henry et Minkowski développèrent chacun leur propre philosophie de vie en approfondissant la philosophie heideggérienne.
  • 村松 正隆
    2019 年 9 巻 p. 25-47
    発行日: 2019年
    公開日: 2019/06/01
    ジャーナル フリー
      Dans le « Jeune officier », premier roman de Michel Henry, publié en 1954 mais déjà rédigé en 1947, Henry raconte l’histoire d’un jeune officier chargé de la dératisation totale d’un navire de guerre. Ce jeune officier poursuit son but avec détermination, malgré le septicisme du Médecin et du Commissaire qui prêchent plutôt une sorte de compromis avec les rats, en renonçant à la dératisation totale. Cette histoire abstraite semble raconter de façon symbolique la lutte contre le Mal en général. En fait, au dos de la version de 1954 de ce roman publié chez Gallimard, on lit la phrase suivante : « Laissons au lecteur le plaisir de découvrir où est le Mal, où est Dieu, et comment l’homme agit entre ces deux extrêmes ». Mais quel est le Mal que Henry suggère dans ce roman? En tenant du fait que l’auteur rédige sa Phénoménologie et philosophie du corps à la même époque, on est amené à superposer les rats à la corporéité que Henry analyse dans la conclusion de Phénoménologie et philosophie du corps. Suivant cette idée, non seulement les rats peuvent être considérés comme un symbole de la sexualité, mais aussi le retour des rats à la fin du Jeune officier peut être interprété comme « résurrection » du corps humain. Dans ce sens, on pourrait dire que ce roman symbolisent les conclusions de la théorie du corps subjectif que Henry a élaboré dans sa jeunesse.
  • アンリとナンシー、否認された出会い
    柿並 良佑
    2019 年 9 巻 p. 49-71
    発行日: 2019年
    公開日: 2019/06/01
    ジャーナル フリー
      En 1995, Jean-Luc Nancy visite Montpellier pour donner une conférence sous le titre audacieux : « La déconstruction du christianisme ». Parmi les auditeurs, Michel Henry, professeur émérite et grand phénoménologue, alors en pleine préparation de son ouvrage C’est moi la vérité. Pour une philosophie du christianisme (1996), réagit. Sa réaction n’invite cependant pas à une discussion : il transmet simplement, une fois l’exposé terminé, son « désaccord entier » avec les propos du conférencier. Occasion perdue de débattre.
      La transcription de la conférence est parue dans Les études philosophiques en 1998, puis reprise dans La déclosion en 2005, premier volet de l’ouvrage « Déconstruction du christianisme » (deuxième tome : L’adoration en 2010). Entre-temps, Henry décède en 2002, la discussion est désormais impossible. Telle est l’histoire.
      Comment poursuivre un dialogue manquant ou laissé en souffrance, sans indices directs permettant de détailler le lien intellectuel : entretien, correspondances ou autres documents… ? Quelques textes demeurent toutefois. Via le livre-guide de Paul Audi, Michel Henry (2006) et à travers la constellation philosophique qu’esquissent Henry, Levinas et Nancy, nous examinerons quelques grands thèmes, tels que l’Absolu, la philosophie première etc…, devenus cibles de la critique menée par Dominique Janicaud sous l’appellation de « tournant théologique ».
      Ce dialogue virtuel s’articulera notamment autour de la notion d’affect / affectivité. Malgré le rejet henryen de l’ontologie au profit de la Vie, Nancy va reprendre le couple souffrance / joie-jouissance qui donne une tonalité, une poussé et une pulsion à l’être lui-même : sa Sexistence (2017) signale, en effet, une relecture de l’Essence de la manifestation sous cet angle. Le réexamen de la Parousie de la Vie-absolu constituera également le noyau de leur discussion « christologique ».
  • ロゴザンスキーによるアンリ解釈
    本間 義啓
    2019 年 9 巻 p. 73-96
    発行日: 2019年
    公開日: 2019/06/01
    ジャーナル フリー
      Dans son interprétation de Derrida, Rogozinski qualifie la relation heureuse du maître et du disciple d’ infidèle fidélité. Si la « fidélité servile » du disciple qui asservit son maître sous la charge de l’hommage (soit par le « commentaire historique » ou le « commentaire mimétique ») est, dit Rogozinski, ridicule, l’infidélité du disciple qui est désireux de « faire son deuil » est détestable. L’interprétation fidèle du texte du maître est possible, qui n’exclut pas l’invention ou jeu aléatoire avec son texte pour « se confronter à ses impensés ». On peut se demander si c’est le cas, lorsque Rogozinski interprète Michel Henry. Lorsque Rogozinski cite son nom, c’est souvent pour expliciter sa théorie sur la constitution de l’égo, en critiquant la philosophie de la Vie. L’interprétation de la pensée de Henry par Rogozinski n’est-elle pas alors une « réfutation polémique » d’un disciple pressé d’en finir avec son maître ? Non, ce n’est pas le cas chez Rogozinski. On sait bien que Henry, dans ses derniers écrits, entend structurer l’épreuve de soi comme naissance. La naissance transcendantale, Henry qualifie ainsi l’épreuve de soi dans la venue à la Vie. Ce qui est remarquable, c’est que Rogozinski nous a proposé, lui aussi, de penser l’auto-constitution du soi comme (re)naissance. Il prend la suite de Henry dans sa tentative de penser l’auto-constitution du soi comme (re)naissance, mais dans une perspective toute différente. C’est en analysant le problème de la fonction du nom propre que Rogozinski nous montre comment le moi s’efforce de renaître. Dans cette perspective, nous pouvons lire Rogozinski comme Henry pour penser le problème de la constitution du moi, tout en respectant leur différence.
  • 伊原木 大祐
    2019 年 9 巻 p. 97-119
    発行日: 2019年
    公開日: 2019/06/01
    ジャーナル フリー
      Cet article a pour objectif d’examiner la portée phénoménologique de l’analyse immanente du corps humain en articulant autour de l’idée de chair la phénoménologie de la vie chez M. Henry et celle de la donation chez J.-L. Marion.
      Malgré des affinités évidentes entre ces deux pensées de la chair, il est aussi clair que Marion n’admet aucune explication causaliste du phénomène de chair, alors que la notion henryenne d’Archi-chair fonctionne comme une sorte de causa sui qui s’engendre elle-même tout en fondant en soi chaque chair individuelle. Voilà le premier divergence entre les deux pensées de la chair. Le deuxième consiste dans une problématique du phénomène érotique qui ne s’accomplit que dans et par la chair en tant que corps subjectif immanent. Suivant le sillage biranien, Henry souligne l’expérience limite d’une résistance immanente du corps organique de telle manière que son analyse de l’érotisme tend à exagérer plus ou moins l’ échec du désir, c’est-à-dire l’impossiblité d’atteindre le plaisir foncièrement immanent de l’autre; par contre, Marion décrit l’érotisation ou la croisée des chairs comme une experience d’éxcitation mutuelle où ma chair et la chair d’autrui se reçoivent l’une l’autre sans aucune résistance.
      Si mineures que ces différences interprétatives paraisse, il est essentiel de voir dans la pensée marionienne de la chair une autre méthode nouvelle et efficace de la phénoménologie de l’immanence en tant qu’auto-affection, ce qui revient à reconnaître le potentiel théorique de la phénoménologie de la vie chez Henry.
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