J’ai découvert récemment deux documents: l’un intitulé “Saïshô Sekinin-ron” et l’autre “Montaï-ryakki”.
I
Saïshô Sekinin-ron est un petit livre de 115 pages du format 19x12 relié à l’européenne sous couverture en carton bleu. Sur la partie droite de la page de titre figure : Foukkokou, Konsoutan-shi tcho (écrit por M. Constant, de France). Nippon Otsouka Seïkitchi yaku (traduit par Seïkitchi Otsouka, du Japon). Sur la partie gauche: Tôkyô, Senshindo hatsouda (publié par la Librairie Senshindô). D’après les cachets de l’imprimeur et de l’éditeur, on apprend que ce livre fut approuvé en décembre 1882 et publié en janvier 1883.
On devine sans peine que l’auteur en est Benjamin Constant de Rébecque (1767-1830). C’est effectivement la traduction de “ De la responsabilité des ministres” dont la première édition est datée de 1815.
Le contenu n’en est ni trop révolutionnaire ni trop conservateur, mais d’un caractère libéral. Vers 1883 le Japon n’avait pas encore de constitution. On s’efforçait d’adopter un système politique européen. Le peuple réclamait les Droits de l’Homme et le parti de gauche demandait au gouvernement une constitution libérale. Dans de telles circonstances la publication de la traduction de cet opuscule politique a dû exercer une certaine influence sur l’opinion publique.
Né à Tôkyô en 1856,Seïkitchi Otsouka fit ses études à l’Ecole de Droit de Meïdji où enseignaient quelques professeurs français tels que Gustave-Emile Boissonade. Il y apprit le français et le Droit. Avocat, il fut élu député en 1890. Il mourut à Oïsso en 1905.
L’existence de ce document prouve qu’une publication politique de l’auteur de “Adolphe” joua un rôle au cours de l’époque mouvementée que connut le Japon après la Révolution de Meïdji.
2
Montaï-ryakki est un petit ouvrage du format 23 x 18 relié à la japonaise sous couverture en papier jaune. Sur la page de garde on peut lire à droite : Meïdji 10 nen 8 gatsou insatsou (imprimé en août 1877), au centre : Montaï-ryakki (Abrégé de questions et réponses), et à gauche : Fou, Kyôgui-ryakoutô (Annexe: Abrégé des réponses sur le dogme). Le livre se compose de 45 feuilles dont 35 sont consacrées à Montaï-ryakki et le reste à Kyôgui-ryakoutô. La signature à la fin de l’ Introduction nous apprend qu’il fut édité par Kan’itchi Higashi.
L’ Introduction nous apprend également les circonstances dans lesquelles ce livre vit le jour. En voici le résumé :
En 1875,un érudit français : Emile Guimet visita la ville de Kyôto en compagnie du peintre Félix Régamey. Il voulait connaître le dogme boudhiste et poser des questions à son sujet. Il interrogea trois bonzes japonais. Son livre reproduit les réponses obtenues aux questions posées.
On sait que Emile-Etienne Guimet, né à Lyon en 1836 et décédé à Fleurieu-sur-Saône en 1918 est le fondateur du Musée Guimet et l’auteur des “ Promenades japonaises”.
Félix Régamey (né à Paris en 1844, mort à Juan-les-Pins en 1907) était professeur de dessin à l’Ecole des Arts Décoratifs et à l’Ecole Spéciale d’Architecture. Ses “ Cérémonies Religieuses Japonaises ” qu’on peut voir au Musée Guimet sont très connues. Il a laissé beaucoup d’autres oeuvres concernant le Japon, en particulier :“Le Japon”, “l’Okoma”, “Le Japon Pratique”,“Le Cahier rose de Madame Chrysanthème”,etc., qu’il a lui-même illustrées.
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