Ce texte est la reproduction, avec quelques modifications bein sûr, de la communication orale que j’ai eu l’honneur de donner lors du réunion annuelle du Cercle japonais de Merleau-Ponty tenue le 26 septembre 2015. La tâche qu’on m’a assignée alors était d’éclairchir le rapport qu’a Merleau-Ponty avec Spinoza. Voilà le résumé de mon exposé.
Cette tâche-là est d’autant plus difficile à accomplir que notre philosophe ne me paraît pas s’affronter de front avec Spinoza. On ne pourrait pas trouver de traces de lecture profonde de l’Ethique de Spinoza dans les textes de Merleau-Ponty. Quand celui-ci mentionne Spinoza, c’est toujours ou presque par intermédiare d’un texte de son maître Léon Brunschvicg : Spinoza et ses contemporains (Félix Alcan, 1923). Pour Merleau-Ponty, Spinoza est ‘‘Spinoza’’ interprété par Brunschvicg. C’est le premier remarque que je devrais faire. Alors s’impose la question de savoir en quoi la version - Brunschvicg de Spinoza consiste ?
Bien avant Gilles Deleuze, Brunschvicg disait qu’il y avait deux Ethiques : Ethique substantialiste du Premier Livre et Ethique indivisualite du Cinquième Livre. Entre eux, il y a un cercle. Et pourtant, puisque Brunschvicg n’admettait pas la voie descendante à partir du Premier Livre, il ne nous reste que la voie ascendante dont la connaissance ‘‘inadéquate’’ -- non pas ‘‘la connaissance du troisième genre’’ ou l’‘‘amour intellectuel de Dieu’’ -- constitue le point de départ. Elle dépend de l’affection corporelle et Brunschvicg l’a applée ‘‘perception’’. Malgré son intellectualisme scientifique, Brunschvicg a, peut-être à son insu, ouvert le champs perceptif. J’ose dire que Spinoza interprété par Brunschvicg a donné naissance à la ‘‘phénoménologie de la perception’’. C’est le deuxième remarque ou hypothèse de mon exposé.
Mais ce n’est pas tout. En analysant la notion de ‘‘profondeur’’ ou ‘‘abîme’’ chez Merleau-Ponty, je suis arrivé, dans la troisième section, à la troisième hypothèse selon laquelle l’ontologie ‘‘indirecte’’ de Merleau-Ponty n’est pas du tout incompatible avec les conceptions spinozistes telles que ‘‘modes comme expression de la substance’’, ‘‘Nature naturante-Nature naturée’’ etc.. J’espère que ce n’est pas une simple excuse de dire : ‘‘La question Merleau-Ponty - Spinoza reste tout à fait ouverte’’.
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