La France est connue pour sa politique familiale aux prestations généreuses. La pénurie des places en crèches reste cependant importante malgré le fait que la plupart des parents préfèrent bénéficier une place en crèche, et c'est l'accueil à domicile, souvent assuré à Paris par une femme d'origine africaine, qui le compense, soutenu par des aides publiques. Cette analyse a pour but d'éclairer le processus par lequel se produisent l'offre et la demande de ce marché de l'accueil à domicile en examinant la pratique des acteurs concernés, à savoir les parents et les personnes accueillant des enfants, à travers leurs récits recueillis par des entretiens. Les parents, souvent très diplômés, choisissent ce mode d'accueil comme second choix faute de place en établissement. Néanmoins, on peut observer une relative satisfaction parmi les parents qui considèrent ce mode d'accueil comme « maternel », voire « luxueux » pour le cas de l'accueil au domicile de l'enfant. Les personnes accueillant des enfants sont, quant à elles, majoritairement des femmes très peu diplômées. Elles ont choisi ce métier, à cause de leur contrainte dans le marché du travail, ou pour l'intérêt qu'elles trouvent à pouvoir garder leur propre enfant chez soi dans le cas des assistantes maternelles. Dans le marché de l'accueil à domicile à Paris, la demande est ainsi produite par le manque de crèches et la relative satisfaction des parents vis-à-vis de ce mode d'accueil, et l'offre par l'existence des femmes immigrées peu qualifiées sur le marché du travail. Ce marché est paradoxal car le premier souhait des parents est que l'enfant soit accueilli en établissement, et celui des travailleuses est d'y travailler. L'accueil « à domicile » reste un second choix, mais il permet aux parents de poursuivre leur activité professionnelle aussi bien qu'aux femmes peu diplômées d'accéder à un emploi.
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