Jusqu'en 2015, les étudiants de notre université apprenaient le français en recourant à un manuel, Latitudes, qui prend en compte les principes du CECRL (2001). Toutefois, leurs résultats étant loin d'être à la hauteur de nos attentes, nous avons décidé de recourir, à l'automne 2015, à une manière différente d'enseigner, dont les résultats obtenus ailleurs nous ont paru prometteurs (Germain, 2017, 2018) : l'approche neurolinguistique (ANL), reposant sur les neurosciences, notamment la théorie neurolinguistique de Paradis (1994, 2004, 2009). C'est pourquoi seront d'abord présentés les résultats de quelques évaluations de l'apprentissage du français à l'aide de l'ANL, ainsi que certains des principes à la source de cette approche. Par la suite, il sera question d'un cas particulier qui s'est présenté : une étudiante qui avait appris le français à l'aide du manuel Latitudes et qui avait eu l'occasion de suivre des cours additionnels dans un institut de langues à Lyon, pour un total d'environ 1 000 heures, a pu se joindre au moment d'un test de production écrite (en juin 2017) aux étudiants qui avaient déjà suivi deux ans de français à l'aide cette fois de l'ANL, soit 320 heures seulement. Pour analyser les compositions écrites, nous avons eu recours à huit critères objectifs tirés d'une grille déjà standardisée, ceux de la Société GRICS (1995). Or, il est apparu que les résultats de l'étudiante qui avait eu environ 700 heures de plus en français étaient sensiblement les mêmes que ceux d'une étudiante (dans une classe ANL) d'un niveau comparable, contrairement à nos attentes. Ce sont les démarches pédagogiques prônées dans l'ANL, qui accordent la primauté au développement de la compétence implicite, ainsi que le principe d'authenticité de la communication de cette approche, qui paraissent expliquer en partie ces résultats, lesquels restent à être validés par de nouvelles recherches empiriques.
Until 2015, the students at my university learned French by using a textbook, Latitudes, which takes into account the principles of the CEFR (2001), However, their results being far from living up to my expectations, I decided to use, in the fall of 2015, a different way of teaching, the results of which I found promising elsewhere (Germain, 2017, 2018) : the neurolinguistic approach (NLA), based on neuroscience, in particular Paradis' neurolinguistic theory (1994, 2004, 2009). This is why I will first present the results of some assessments of learning French using the NLA, as well as some of the principles behind this approach. Subsequently, I will discuss a particular case that arose: a student who had learned French using the Latitudes textbook and who had had the opportunity to take additional classes at a language institute in Lyon, for a total of around 1,000 hours, was able to join a written production test (in June 2017) with students who had already followed two years of French using this time NLA, i.e. for only 320 hours. To analyze the written compositions, I used eight objective criteria drawn from an already standardized grid, those of the Société GRICS (1995). It then became apparent that the results of the student who had had about 700 more hours in French were roughly the same as those of a student (in an NLA class) of a comparable level, contrary to my expectations. It is the pedagogical approach advocated in the NLA, which gives primacy to the development of implicit competence, as well as its principle of authenticity of communication, that seem to explain in part these results, which remain to be validated by new empirical researches.
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