Jusqu'a aujourd'hui, les historiens de la Revolution francaise ont peu pris en consideration le debat dense qui se deroulait au Comite d'instruction publique de la Convention nationale a l'epoque de la dictature jacobine (juin 1793-juillet 1794), malgre qu'ils se soient bien interesses a cette epoque. Le but de cet article est, en analysant ce debat, de chercher a eclairer le cadre de pensee commun aux elites politiques et la situation sociale representee par lui. Pour cela, j'ai essaye de verifier les champs de signification de trois mots (education, instruction, enseignement) pendant toute l'epoque de la dictature jacobine, trois mots qui correspondent au mot "Kyoiku" (教育) en japonais. Ce faisant, j'ai abouti a deux resultats : 1)chaos de la signification de chacun de ces trois mots, 2)existence d'un mot dont la signification change et se fixe en depit de cet etat de desordre de la signification ; "instruction publique." Ce mot designait l'instruction dans l'ecole primaire au debut de l'epoque de la dictature jacobine, mais a la fin de 1793 en venait-il a designer l'education par tous les moyens qui pourraient regenerer les moeurs, c'est-adire celle non seulement par l'ecole primaire, mais encore par les fetes nationales, les societes populaires, les theatres, etc. Que signifient ces deux resultats? Tout d'abord, le premier resultat signifie sans doute que ce que signifient les trois mots a ete un probleme nouvellement pose a l'epoque de la Revolution. Comme on le sait, l'Etat monarchique ayant ete constitue comme societe des corps s'est change alors theoriquement en un nouvel Etat se fondant sur l'union des individus-citoyens. C'est pourquoi il est devenu un probleme important pour la politique revolutionnaire de regenerer les hommes et de les rendre dignes du nouvel Etat et de ses lois. Fait remarquable, c'est toujours de regenerer les moeurs qu'il s'agissait en ce cas, parce qu'elles occupaient un domaine intermediaire entre l'individu et l'Etat. Ainsi, le probleme de la regeneration des moeurs etant celui du "Kyoiku" s'est insere au centre de la politique et on a cherche sa solution par tatonnement, ce qui explique le chaos de la signification des trois mots. D'autre part, le changement du champ de sigification de "l'instruction publique" etait en correlation avec le fait qu'on avait fini par tenir compte de l'education du peuple existant, qui ne pourrait pas etre renferme dans le systeme scolaire, au moment du mouvement populaire, et surtout de la dechristianisation en l'an II. En plus, derriere ce changement, il etait aussi question de savoir si le systeme scolaire etait utile comme moyen de regeneration des moeurs, et s'il etait possible de les enseigner. La conclusion de ce probleme a presque ete donnee par le plan de Chenier, on il disait que les moeurs ne s'enseignaient pas et insistait pour que l'education du coeur rendant possible leur regeneration soit executee de prime abord par les fetes nationales. Et on a adopte cette proposition publiquement. Donc, en prenant en main le champ des moeurs, intermediaire entre l'individu et l'Etat, les fetes nationales ont ete "l'appareil ideologique de l'Etat" pour reunifier la societe politique (=l'Etat) et la societe civile (=la collectivite des individus-citoyens) qui venaient de se diviser.
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