2025 Volume 126 Pages 27-42
Sur la fiabilité des différentes variantes de l’édition par Benoît Rigaud des Prophéties de Nostradamus
Daisuke SUZUKI
La classification des variantes de l’édition lyonnaise par Benoît Rigaud en 1568 des Prophéties de Nostradamus est souvent établie en neuf catégories (ABCIJKXYZ). Dans cet article, il s’agit d’abord de reconsidérer la classification avant d’examiner la situation actuelle où l’édition A est souvent considérée comme le texte de référence. Des neuf variantes, seules cinq subsistent. Les études précédentes supposent que les éditions X, A, B et C ont été publiées dans cet ordre entre 1568 et 1575, et l’édition Y vers 1591. La comparaison des textes semble donner raison à cet ordre. Mais l’histoire de l’imprimerie de Lyon n’avait pas été prise en compte : Rigaud a eu besoin de publier beaucoup d’ouvrages catholiques royalistes en 1568. En considérant ce point, les éditions X, A, B et C doivent être vues comme ayant toutes été publiées en 1568, probablement en un bref laps de temps. Nous estimons donc que les éditions A, B et C qui sont des réimpressions de l’édition X sont moins fiables. Nous supposons que l’édition Y a été publiée postérieurement à l’édition récemment retrouvée de « Rigaud 1594/1596 » (qui a sans doute été forgée par Jacques Rousseau à Cahors) et que l’édition Y a été publiée au nom de Benoît Rigaud, autour de sa mort (1597), par ses fils.
Selon nous, l’édition X doit ainsi être considéré comme le texte principal de référence de la deuxième partie des Prophéties, bien qu’elle doive être traitée avec précaution.