1978 Volume 1978 Issue 19 Pages 1-13
Le domaine effectif, d'après notre définition, est une aire autour du navire ou d'un objet stationnaire dans laquelle les autres navires évitent d'entrer. L'observation du comportement des navires montre clairement l'existence d'un tel domaine. La forme et les dimensions du domaine diffèrent suivant la nature de la rencontre: (1) codirectionnelle, (2) antidirectionnelle, (3) en travers et (4) avec un objet stationnaire.
Pour déterminer la limite du domaine, il convient de considérer la courbe de fréquence des intervalles entre les navires. On peut y faire choix de deux bases de calcul: ou en partant du point M de la figure 2-D, comme nous le proposons, ou suivant Goodwin en partant du point A de la même figure. Pour étudier la fréquence des intervalles dans les diverses directions on divise le plan en secteurs élémentaires et le point M correspond à la densité maxima dans le secteur, si bien entendu, ce maximum est significatif au point de vue statistique et garde une valeur relativement stable quand on fait varier l'angle d'ouverture du secteur considéré.
En cas de rencontre codirectionnelle (cas du dépassement) le domaine effectif est de forme approximativement elliptique, avec le grand axe r dans la direction de la route et le petit axe s normal à celle-ci. L étant la longueur du navire, r et s lui sont à peu près proportionnels comme on le voit dans la figure 3, qui conduit aux expressions:
r=(7±1) L et s=(3±0,5)L.
Dans les eaux étroites, comme l'entrée d'un port p. ex., on observe dans le domaine effectif ce que nous appelons un “noyau”; la pénétration de ce noyau par un autre navire provoque chez le navire concerné des réactions particulières, des coups de sifflet p. ex., une modification subite de la vitesse ou un changement de cap. Les dimensions du noyau sont approximativement de 6L dans le sens de la route et de 1,5L dans le sens transversal.
Pour les rencontres antidirectionnelles (de front), en travers ou avec un objet stationnaire les domaines effectifs sont difficiles à étudier parce que le point de départ des manoeuvres d'évitement est difficile à localiser. L'étude des écartements latéraux a néanmoins conduit à une valeur de l'ordre de 3,5 L. L'écart correspondant au noyau serait d'environ 1,5L.
Le diamètre de croisement a été calculé sur la base du nombre des manoeuvres d'évitement et de la densité des navires. I1 est d'environ 12L. Ce qui signifie que 16L (=√2×12L) est l'écartement entre deux navires pour un croisement normal. Une autre étude a porté sur la distance jusqu'au point de rencontre des deux routes, suivant les données de la figure 6: la distance correspondant au domaine effectif a une valeur de 7L environ.
Les résultats obtenus sont groupés dans les tableaux 4 et 5. L'étude conduit à la détermination des largeurs à donner aux bandes de circulation maritime et à la programmation des systèmes de détection automatique des risques de collision, systèmes qui utilisent l'écran radar et l'ordinateur.
