HIKAKU BUNGAKU Journal of Comparative Literature
Online ISSN : 2189-6844
Print ISSN : 0440-8039
ISSN-L : 0440-8039
ARTICLES
Kôyô Ozaki, adapteur de Molière
Hironobu SAITO
Author information
JOURNAL FREE ACCESS

1970 Volume 13 Pages 30-42

Details
Abstract

 Le présent article a pour but de présenter d’abord la traduction anglaise présumée des deux pièces de Molière, traduction qui aurait servi à Kôyô OZAKI (1867–1903) à composer son Natsu-kosode (Vêtement ouaté pour l’été) et son Koi-no-yamai (Le mal d’amour), deux adaptations japonaises de 1892, avec lesquelles l’original du premier ouvrage l’Avare et celui du second le Médecin malgré lui y sont ensuite confrontés et examinés. L’auteur en arrive à éclaircir quelques-unes des caractéristiques de l’art de l’adapteur japonais.

 En ce qui concerne la traduction anglaise, l’auteur de présent article tient à supposer un ouvrage de la Collection Sôseki Natsume, appartenant à la Bibliothèque de l’Université du Tôhoku. Il est intitule: The Dramatic Works of Molière, translated into English prose, by Charles Heron Wall, 3 vols., 1883–1887, London: George Bell and Sons, York street, Covent Garden (Bohn's Standard Library).

 Après une confrontation et un examen de l’adaptation japonaise et de la traduction anglaise, l’auteur constate l’habileté avec laquelle Kôyô a réussi à introduire dans les répliques le comique qu’on trouve dans la marche des dialogues du texte original: l’amant et l’amante y s’expriment dans un japonais court et précis, au cours de l’échange étincelant de leurs paroles. Kôyô n’a même pas oublié d’y insérer le comique des jeux de mots (transposés en japonais) de l’auteur original, faisant preuve par là, avec son rare intérêt pour le langage et son soin minutieux du style, d’un réel talent dans la peinture des femmes,—autant de caractéristiques de Kôyô, réputé “humoriste”.

 Tout en rapportant dans ses œuvres le comique de l’original, il ne fait aucunement sentir l’“adaptation,” au point qu’il arrive à les présenter comme si elles étaient de sa propre inspiration. Cela ne veut-il pas dire que Kôyô s’est fait un adapteur idéal de J.-B.P. Molière?

Content from these authors
© 1970 Japan Comparative Literature Association
Previous article Next article
feedback
Top