Abstract
Chez Nishida, la vision du corps se manifesta dès les deux premiers écrits, Ėtudes sur le Bien ainsi que Intuition et réflexion dans l’éveil à soi. Dans les années 1930, elle se développa comme une véritable théorie du corps, dont un des concepts centraux est l’« intuition d’acte ». Certes, le visage fait partie du corps, mais Nishida n’aborda pas ce problème à la différence de Watsuji Tetsurô qui s’y intéressa dans le contexte de la « communion des sensations corporelles ». Le concept d’« intuition d’acte » suggère la possibilité de saisir, dans les rapports entre le corps et la chose, l’apparition des visages tout à la fois exprimant et exprimé, créant et créé. Pourtant, elle semble incomplète si nous tenons à éclaircir le rapport entre l’intériorité et le visage comme extériorisation. Ce rapport se présente comme extrêmement complexe car l’expression faciale ne se forme pas toujours par un acte volontaire, mais parfois involontaire. Le présent essai consiste à expliquer la théorie du corps nishidien en la mettant en ordre, à relever ensuite les problèmes de l’expression faciale du point de vue de l’« intuition d’acte ». En outre, notre réflexion présente la nouvelle direction de l’étude de la théorie du corps nishidien, en mettant au point des sens culturel et social du visage de la femme.
