Abstract
D. Bell, A. Touraine ou J. Habermas et les auteurs de la même génération ont abordé le problème de l'industrialisme du point de vue du conflit social, de l'aliénation, et de la crise d'intégration sociale qui s'inscrivent dans le développement du technologisme. Les critiques qui lui sont adressées sont basées sur des criteres tels que l'homme-sujet et la rationalité du système. Mais en fait, la société de high-mass-consumption générée par ce développement de l'industrialisme entraîne aussi la transformation des critères et des lieux mêmes du discours sur la dite crise de légitimisation et sur la dite société post-industrielle.
Déjà, W. W. Rostow s'est demandé ce qui se passerait«quand, l'industrialismetoujours accru, la diminution de l'utilité marginale relative du revenu réel commencerait à se faire sentir au niveau de la masse». Le problème paradoxal intrinsègue que soulève l'industrialisme consiste justement en ce que cet industrialisme n'est pas un objet égal à lui-même, mais sujet à des transformations d'ordre topologique par lesquelles la logique de production=utilité qui l'animait et la totalité des ethos s'y rapportant basculent dans une logique nouvelle.
Si la logique de l'industrialisme articule une nouvelle topologie parallèlement à la dissolution par action réciproque de l'espace d'utilité, les concepts et les critiques de l'industrialisme axés sur la notion ambigüe d'utilité perdent leur cohérence.
J. Baudrillard, se plaçant hors de la logique d'utilité, a déjà tenté le déchiffrement sémiologique de la société de high-mass-consumption, produit de l'industrialisme. Partant pour la dépasser de l'analyse de Baudrillard, cet article veut examiner l'industrialisme tel qu'il se présente aujourd'hui sous son aspect de consommation, er repartant à la découverte d'un nouveau référent du système industriel : «l'homoconsmans» et de l'expérience humaine dans la société de high-mass-consumption.
