Abstract
Examinant l'idée de Quine de naturaliser l'épistémologie, nous lui adressons les critiques suivantes. Premièrement, par son naturalisme épistémologique basé sur les stimulations sensorielles, it est en fait ameé à envisager le scepticisme philosophique qu'il veut précisément écarter. Deuxièmement, son idée de naturaliser l'épistémologie entraîne le rejet de 1'épistémologie normative qui nous paraît cependant essentielle à l'épistémologie en tant que théorie de la connaissance. Troisièmement, l'épistémologie naturalisée que Quine présente suivant la stratégie génétique et behavioriste ne nous permet pas de comprendre comment la science d'aujourd'hui se développe et s'étudie en réalité. Concernant le holisme de Quine qui fonde son épistémologie naturalisée, it faut faire remarquer qu'il y a dans le travail scientifique certaines conditions transcendentales qui rendent possible ce travail lui-même et qui ne doivent pas par conséquent être considérées comme objets de révision par l'expérience. En ce qui concerne les relations entre la philosophie et la science, nous pensons que la tâche primordiale de la philosophie consiste à mettre en lumière les particularités des sciences et des activités humaines suivant leurs domaines propres, et qu'en tant que telle elle ne peut pas être intégrée à la science comme Quine le croit.