SHIGAKU ZASSHI
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L'origine du Bouddhisme chez les Turcs et l'apparition des textes bouddhiques en turc ancien
Takao Moriyasu
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1989 Volume 98 Issue 4 Pages 453-487,602-60

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Abstract

La classification des documents en turc ancien par dialectes, proposee par W.Radloff et elaboree par A. von Gabain, restait generalement admise jusqu'a ce que, en 1970, G.Hazai et P.Zieme publierent en collaboration un article ou ils notaient les elements du dialecte y dans les textes manicheens passant jusqu'alors pour ecrits en dialecte n. De ce fait, ils soutenaient que la distinction entre les deux "dialectes" n'etait pas en realite si nette que on l'avait supposee. Des lors, les turcologues ont eu tendance a contester la classification des dialectes supposee par A. von Gabain. Si bien que, par exemple, J.P.Laut a propose le nom de "texte n", qu'il qualifie de "preclassique", en l'opposant au "koine ouigour" (:dialecte y) qu'il qualifie de "classique". Je voudrais me rallier a ces derniers, qui ont vu dans ces variations linguistiques l'expression non d'une diversite geographique (ou dialectale) mais d'une evolution chronologique d'une langue. Je crois, en effet, pouvoir signaler un fait paleographique (une distinction entre -q et -r) qui corroborerait ce point de vue. Aussi proposons nous par ailleurs d'employer desormais le terme "idiome" au lieu de celui de "dialecte", pour etre plus corrects. Ecrits en idiome y, la plupart des textes bouddhiques en turc ancien appartiennent a une epoque relativement tardive (epoque des Yuan, en gros). Peu nombreux sont les textes bouddhiques tenus comme "anciens" par les turcologues. Je les ai enumeres dans mon article ((a)〜(p)). Le turc ancien de ces textes bouddhiques "anciens", dont plusieurs, provenant de la Bibliotheque de la Grotte de Touen-houang, peuvent etre dates des alentours du X^e siecle, porte a un degre variable les caracteristiques de l'idiome n^^~ / n. Ces textes se distinguent, en outre, des autres textes bouddhiques par les quatre points suivants : (1)La proportion relativement elevee des termes parvenus par l'intermediaire du sogdien, bien que, comme on le sait, les termes qui sont venus du tokharien y soient beaucoup plus nombreux. (2)Plusieurs de ces textes sont supposes, avec plus ou moins de certitude, traduits d'originaux tokhariens. (3)Nombreux sont ceux en forme de cahier et ecrits horizontalement -cas rare pour les textes bouddhiques. (4)Plusieurs de ces textes emploient comme signe de ponctuation un point en noir entoure d'une ligne ovale en rouge. On le trouve parfois redouble, avec les deux motifs en forme de noeud de papillon. Depuis la conversion au Manicheisme, en 763, du troisieme Qaran ouigour Mou-yu 牟羽, la religion sogdienne par excellence - le Manicheisme - acquit, pour ainsi dire, le statut prestigieux de "religion d'Etat" de l'Empire des Ouigours Orientaux. Chose remarquable, proteges par cet Empire qui soumit la region des T'ien-chan de l'Est dans la seconde moitie du VIII^e siecle et la premiere moitie du IX^e, les Iraniens manicheens de cette region (dont la piupart etaient bien entendu des Sogdiens) s'adonnaient energiquement a la traduction des textes manicheens en turc. Plus de la moitie des nombreux manuscrits manicheens decouverts a Tourfan, quoique non dates, nous semblent bien appartenir a cette epoque. La plupart des textes manicheens en turc sont en idiome n^^~ / n. Les langues supposees originales de ces textes etaient presque sans exception moyen-iraniennes (a savoir, le sogdien, le moyen-perse, et le parthe). Ecrits en meme idiome n^^~ / n, les manuscrits bouddhiques "anciens" ont trois caracteristiques en commun avec ces textes manicheens en turc : (1)de nombreux mots empruntes au sogdien ; (2)ils sont souvent en forme de cahier et ecrits horizontalement ; (3)l'emploi du signe de ponctuation special (un point en noir entoure d'une ligne ovale en rouge). Par

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© 1989 The Historical Society of Japan
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