MICHEL HENRY STUDIES
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Des représentations aux modalités de la Vie
L’interprétation henryenne de Kant
Yukihiro Hattori
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JOURNAL FREE ACCESS

2023 Volume 13 Pages 25-36

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Abstract
  Notre article vise à élucider l’enjeu fondamental de la critique henryenne de Kant. Cette critique porte tout d’abord sur la subjectivité kantienne, que Henry cherche à surmonter dans ses premiers ouvrages et qui lui semble, au fond, purement formelle et vide, car Kant n’aborderait pas la question de l’être de l’ ego. La subjectivité kantienne ne manqua toutefois pas de s’y intéresser, non seulement dans la mesure où Kant, dans sa Critique de la raison pure, en discute dans sa théorie de la conscience de soi, mais aussi parce que, selon P. Lachièze-Rey, le dernier Kant parvient à découvrir le domaine proprement immanent de la subjectivité. Nous montrerons en fait que la lecture henryenne de Kant se focalise plus fondamentalement sur l’être du « monde », que sur celui de l’ ego. En effet, il s’agit, pour Henry, d’établir le monde, non pas comme représentations, mais plutôt comme « modalités » de la Vie, car celle-ci ne cesse d’engendrer la matière phénoménologique à partir de sa propre auto-affection « naturante ». En s’appuyant sur le monde comme modalités de la Vie, son spinozisme – au préalable esquissé dans Le bonheur de Spinoza – s’oppose radicalement au kantisme, notamment au kantisme « fichtéen » de P. Lachièze-Rey, qui s’enferme sur le moi lui-même.
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