MICHEL HENRY STUDIES
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Print ISSN : 2185-7873
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  • Présent vivant de l’immanence et le présent de la durée pure
    Tetsuro Hiramitsu
    2025Volume 15 Pages 1-13
    Published: 2025
    Released on J-STAGE: September 03, 2025
    JOURNAL RESTRICTED ACCESS
      Nous essayons d’élucider la temporalité du mouvement de la vie, en nous installant au point où s’entrecroisent l’immanence henrienne et la durée bergsonienne. Yukio Naka a déjà réalisé une étude étonnante sur ce sujet ; il a trouvé la durée bergsonienne dans l’instant de l’Ur-impression et de l’auto-affection. Nous étudions le même problème dans la sphère de la phénoménalité qu’il n’a pas mise en question. Nous superposons l’intériorité réciproque de la Vie et du Premier Vivant et la création du nouveau présent dans la création de soi par soi. Ainsi, montrons-nous que le présent de l’immanence est la temporalité du commencement absolu de la naissance du soi dans l’auto-génération de la vie, et que la temporalité de la durée consiste dans le présent en tant que commencement qui est la naissance incessante du soi dans l’auto-création.
      Chez Henry, le Père est le mouvement de la Vie qui se donne la vie à lui-même, mais ce mouvement ne s’accomplit que par la génération du Fils, du Premier Vivant. « … le procès d’auto-engendrement de la Vie ne peut s’accomplir sans générer ce Fils … » (MV76). La naissance dans cette intériorité réciproque constitue le commencement absolu qui est la temporalité de l’immanence. Et il en est de même pour la durée chez Bergson. La succession d’une mélodie est rendue possible par la venue d’un nouveau son, mais elle ne peut se produire que dans une mélodie tout entière. La mélodie s’ouvre avec une note, mais s’il n’y a pas virtuellement un tout de la mélodie, ce premier son ne peut pas s’engendrer. Et le présent de la durée consiste en une nouvelle naissance du soi dans cette auto-création.
      La vie est le mouvement de l’auto-engendrement. Henry et Bergson différent en ce que la vie se montre chez celui-ci dans l’hétérogénéité autrement dit dans le changement, tandis que chez celui-là, elle se manifeste dans l’homogénéité, c’est-à-dire dans l’identité. Cependant, l’hétérogénéité de la durée pure qui ne connaît pas son dehors est celle de l’un tout entier, c’est celle de l’immanence. Et l’identité du mouvement de l’auto-engendrement nécessite de changer. Cette différence donc, comme les deux faces d’une médaille, indique une même Vie.
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  • Yukihiro Hattori
    2025Volume 15 Pages 15
    Published: 2025
    Released on J-STAGE: September 03, 2025
    JOURNAL RESTRICTED ACCESS
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  • de l’origine perdue à la vie par la perte
    Ai Sato
    2025Volume 15 Pages 17-27
    Published: 2025
    Released on J-STAGE: September 03, 2025
    JOURNAL RESTRICTED ACCESS
      Cet article montre que Généalogie de la psychanalyse d’Henry s’inscrit dans un mouvement visant à déconstruire la psychanalyse ainsi que la pensée occidentale elle-même, et que cette dimension auto-destructive ne se limite pas à cet ouvrage mais qu’elle se trouve aussi dans L’Essence de la manifestation.
      En définitive, nous clarifions la différence : bien que la psychanalyse et Henry construisent tous deux le soi intérieur, ils diffèrent dans la manière de l’atteindre. La psychanalyse le constitue à travers des existants concrets, tandis qu’Henry le fonde uniquement sur le sentiment intérieur du soi. Nous analysons ensuite l’unité et la dualité du soi dans ce sentiment intérieur à partir de la tension entre monisme et dualisme qui demeure en suspens dans L’Essence de la manifestation.
      Nous avons cherché les points de divergence et de convergence entre Henry et la psychanalyse, afin de ramener la question de l’autodestruction de la vie, telle qu’elle est présentée dans Généalogie de la psychanalyse, au problème du conflit entre le monisme de l’auto-affection solitaire dans L’Essence de la manifestation et le dualisme structurel du visible et de l’invisible. Henry lui-même reconnait l’autodestruction inhérente à l’intensification du lien entre soi et soi. Dès lors, la création et le renforcement de ce lien, qui pourrait conduire à l’anéantissement du soi, constituent précisément la formation du soi intérieur. C’est précisément dans cette précarité que la philosophie de la vie d’Henry et la psychanalyse (ainsi que la pensée occidentale) trouvent leur enjeu commun.
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  • où se croisent Généalogie de la psychanalyse et la pensée derridienne
    Satoru Yoshimatsu
    2025Volume 15 Pages 29-38
    Published: 2025
    Released on J-STAGE: September 03, 2025
    JOURNAL RESTRICTED ACCESS
      Cet article vise à démontrer que, malgré l’opposition apparente entre Jacques Derrida et Michel Henry, leurs philosophies respectives pourraient se rejoindre dans leur vision de l’histoire de la philosophie. En ce sens, nous trouvons une lecture déconstructive henrienne dans la Généalogie de la psychanalyse. Derrida et Henry ont été traditionnellement considérés comme des penseurs appartenant à des courants philosophiques radicalement distincts : Derrida comme un philosophe de la transcendance et Henry comme un philosophe de l'immanence. Toutefois, cette étude cherche à réévaluer cette opposition en mettant en lumière leurs possibles points de croisement. Dans un premier temps, nous analysons leurs interprétations du Cogito cartésien à la lumière du différend entre Derrida et Michel Foucault, ainsi que de la lecture qu’Henry propose du Cogito. Dans un deuxième temps, nous examinons leurs compréhensions respectives du projet heideggérien de destruction de l’histoire de la philosophie, ainsi que la manière dont chacun s’éloigne de la pensée de Heidegger. Notre analyse repose sur une lecture approfondie du séminaire de Derrida sur Heidegger et de L’Essence de la manifestation d’Henry, afin d’examiner comment ces deux philosophes ont réinterprété et approprié la Destruktion et l’ Abbau heideggériens. Dans un troisième temps, nous interrogeons la façon dont cet éloignement s’est opéré à travers leurs lectures de Freud et en quoi cette même confrontation avec la psychanalyse constitue un carrefour potentiel entre leurs deux approches philosophiques. Enfin, nous en concluons que leurs pensées respectives auraient pu se croiser sur le plan théorique, révélant ainsi une affinité souterraine entre leurs visions critiques de l’histoire de la philosophie, et que, malgré leur distinction apparente entre philosophie de l’immanence et philosophie de la transcendance, leur réception critique de Heidegger et de Freud en France démontre une dynamique partagée.
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  • A conflict between Henry and Ricœur over reading of Freud
    Katsuhiko Koemon
    2025Volume 15 Pages 39-48
    Published: 2025
    Released on J-STAGE: September 03, 2025
    JOURNAL RESTRICTED ACCESS
      In Généalogie de psychanalyse, Henry criticizes Ricœur’s De l’interprétation : Essai sur Freud, for being based on an inaccurate premise. According to him, this wrong premise makes Ricœur fail to grasp the essence of the concept of Life developed by Freud. The aim of this article is to specify what aspects of this concept Henry thinks are overlooked by Ricœur, and then to examine what Ricœur himself tried to focus on in making his analysis of Freud’s theory.
      A definitely important question for Freud is this : how do drives (Trieb, pulsion) appear to the self ? Henry argues that they appear as affect, one factor of ‘psychic representative’, independently of the other factor, representation, and life drives especially manifest themselves as feeling of anxiety, which survives repression of representations causing internal conflicts. Ricœur, on the contrary, considers representation to be indispensable to manifestation of drives because these can be recognized and interpreted solely through their representations. This view on the role of representation is assumed by Henry to be inaccurate, but seen from the perspective of ‘teleology of consciousness’ Ricœur offers, it proves to be rather plausible. Human consciousness struggles for deeper self-understanding, which can be attained by making sense of representations reflecting one’s own desires or emotions. These desires or emotions, originating from the unconscious, are shaped through consciousness’s interaction with the actual world.
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