MICHEL HENRY STUDIES
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Eidos chez Plotin et forme chez Michel Henry : une étude comparative de leurs réflexions esthétiques
Makoto Sekimura
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JOURNAL FREE ACCESS

2017 Volume 7 Pages 41-61

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Michel Henry approfondit sa réflexion sur l’essence de la peinture en examinant l’art abstrait de Kandinsky. Bien que la forme picturale, comme la couleur, constitue pour lui un élément extérieur, elle se détache du monde objectif par sa pureté et puise dans la vie intérieure le principe de son sens. C’est la vie invisible qui détermine la «nécessité intérieure» de la forme devenue «forme artistique pure». Il est intéressant de comparer la pensée de Henry avec la théorie esthétique de Plotin qui, en s’appuyant sur la théorie platonicienne de la participation, tente dans son traité sur la beauté de fonder la relation entre la faculté sensitive et une activité philosophique qui cherche à aboutir au niveau intelligible. Cependant, ce philosophe néoplatonicien insiste, plus fortement que Platon, sur l’intériorité de la forme intelligible et il met en question la reconnaissance de l’accord de «l’eidos qui est dans le corps» et de «l’eidos qui est antérieur au corps». Ce dernier, situé à l’intérieur de l’âme humaine dans l’argument concernant le jugement de la beauté, consiste en une forme intelligible et intérieure qui confère aux choses sensibles leur unité et permet leur accord. Il est ainsi possible de voir une certaine similitude entre Plotin et Michel Henry qui affirment tous deux le primat de l’intérieur sur l’extérieur. Une réflexion comparative portant sur leurs arguments à propos du mode de révélation de l’interne, qui est lui-même invisible, nous conduira à mieux comprendre la dimension spirituelle de l’expression artistique.
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