Revue de la Societe japono-francaise de Sociologie
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Print ISSN : 1343-7313
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Le clientelisme en Corse
Hideki HASEGAWA
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1997 Volume 7 Pages 101-120

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Abstract

Il est trop simple de considerer la question corse comme celle d'ethnicite. Le clientelisme, rapport politique moderne en Corse, est tres essentiel pour reflechir cette question. Le clientelisme est, en apparence, echange materiel de service et quelques avantages entre elus et clients. Mais cet echange materiel nest reconnu comme legitime qu'avec reciprocite, echange symbolique, moral et obligatoire. La traduction subjective de l'echange clientele comme obligation depends de rupture des idees ideologiques en politique continentale, rarete de service que les elus attribuent a leurs clients, et leurs strategies de condescendance. Donc, dans la societe clientele il ne faut pas comprendre que le vote est acte ou jugement purement politique, mais rite qui divise le sacre et le profane. L'election est rituel, et lieu ou des clients montrent leur affinite a leur patron. Les actes rituels en vote renforcent et consacrent la conscience collective qui constitue entre le clients et le patron. Alors on peut dire que le vote est acte identique. L'opposition parentale entre partitu et contrapartitu au niveau de paese, hameau contenant plusieurs parentes qu'on appelle casa, de pieve, canton corse traditionel, et de circonscription pour l'election legislative, elle caracterise le clientelisme corse. Comme la frondere entre le politique et l'apolitique y est tres vague, une fraction partisanne correspond a celle des communications informelles. On peut dire que le clientelisme est un produit jacobin de l'Etat francais moderne dont la fonction publique bureaucratique domine la vie locale. Parce que les elus corses relient la Corse au Etat francais par attribuer des ressources nationales aux clients corses pour justifier leur domination clanique et sa reproduction personnelle. Mais on doit ajouter qu'il empeche la Corse d'etre assimilee a la societe nationale, la defend de se faire penetrer une culture nationale. C'est donc le clientelisme qui a "corsise" la Corse.

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