Abstract
Le désir de sacrifice, excité par le sentiment de culpabilité, a souvent joué un rôle moteur dans les pensées chrétiennes. Prise par un tel désir, Simone Weil a souligné l'importance métaphysique de la 《décréation》, c'est-à-dire de l'abandon de soi, seulement par lequel chaque créature se met à même de racheter ses fautes pour le Créateur. À l'opposé de Weil, Lytta Basset, théologienne moderne en Suisse,incite les lecteurs à dépasser le désir de sacrifice de soi par une lecture originale de la Bible. Loin de nous enfermer dans les ténèbres de la culpabilité,ses interprétations bibliques nous libèrent des préjugés qu'implique la théologie chrétienne traditionnelle. Cet article a pour objet de montrer des différences théologicophilosophiques entre Weil et Basset, en s'appuyant sur leurs lectures des récits bibkliques de Caïn et de Jacob.