ベルクソン『直接与件』における問題と実在

抄録

Le but de cet article est de dégager de l'Essai sur les données immédiates de la conscience de Bergson, non pas son ontologie et son épistémologie à l'état d'achèvement, mais sa vision plus primitive sur la réalité et la connaissance. Bien que la vision qui s'y trouve soit en quelque sorte rudimentaire, ce livre constitue néanmoins un cas privilégié en ce qu'il est le premier livre majeur de Bergson où celui-ci n'expose pas encore sa propre théorie de l'intuition, qui est présentée dans l'Introduction à la métaphysique et travaille parfois comme un écran qui nous cache le bergsonisme.
Nous procédons par l'analyse de l'attitude bergsonienne face aux problèmes philosophiques. La position et la résolution des problèmes philosophiques révèleraient non seulement les idées que celui qui le pose et résout a de l'objet questionné, mais aussi les thèses générales qu'il se fait sur la réalité, la connaissance et leur rapport. Au début, nous extrayons de l'Avant-propos de ce livre le paradoxe de la solution du problème mal posé, analogue à celui de Ménon. Ensuite nous interprétons successivement les antinomies qu'a formulées Bergson et les contradictiones in adjecto, ou les«grossières images», qui ont engendré ces antinomies. Nous mettrons ainsi au jour les travaux à faire pour faire s'évanouir les antinomies et créer une solution unique. Nommément, la critique du postulat commun et l'invention, à travers la dialectique aristotélicienne, des images nouvelles qui sont naturellement précises.
À la fin de cet article, nous tirerons des analyses ci-dessus plusieurs thèses sur la tendance rationaliste, la valeur de l'immédiat et le statut de la réalité dans le bergsonisme.