2013 年 2013 巻 64 号 p. 25-41_L4
Traditionnellement, on élaborait les théories de la connaissance en gardant comme arrière-plans justificateurs le portrait plus ou moins idéal des sciences exactes qui représenteraient le savoir universel et objectif. Même quand elles discutent sur des problèmes légèrement décalés de ce portrait comme des origines perceptives de l'idée ou de la négation de l'innéité de l'idée etc., les penseurs qui essayaient de construire une théorie de la connaissance tenaient pour acquis le fait que les sciences exactes se tiennent indépendantes et réalisent le savoir universellement valide. Or, ce portrait des sciences s'avère de plus en plus quelque chose de trop idéalisant et théorique, surtout après le 20e siècle, où l'on voit les cas comme le Projet Manhattan pour les bombes atomiques ou le rapprochement réciproque du savoir académique et des profits industriels comme dans la biotechnologie. Dans cet article, nous nous efforçons de resituer le statut des théories de la connaissance dans l'ère des sciences qui sont autant déterminées par elles-mêmes que par des facteurs extra- ou para-scientifiques comme la politique, l'économie, la culture etc. Et vers la fin, nous prévoyons la possibilité des deux styles de doxographies philosophiques dans la période où nous vivons avec cette vision renouvelée des sciences non-autonomes.