2019 年 2019 巻 70 号 p. 73-90
La philosophie peut-elle répondre à la question : « qu’est-ce que la vie ? » Ne serait-ce pas plutôt à la biologie de s’y appliquer puisque cette question est au fondement de ses recherches actuelles ?
Mais que la philosophie doit-elle faire ? Examinons deux épistémologues français des sciences de la vie : Georges Canguilhem et Gilbert Simondon. Notre argument se développe en trois moments : 1) on explique deux concepts concernant la vie : la « normativité biologique » chez Canguilhem et l’« individuation vitale » chez Simondon ; 2) une fois fixée leur identité conceptuelle, on comprend qu’il est possible de considérer la vie du vivant comme événementiel, c’est-à-dire en instituant sa propre norme ou en s’individuant soi-même ; 3) précisant la manière dont trois biologistes français contemporains, Henri Atlan, Alain Prochiantz, Michel Morange traitent Canguilhem ou Simondon, on remarque que les concepts dont nous sommes redevables à ces deux derniers, correspondent à la définition biologique de la vie et servent à la compréhention de l’essence, de la nature ou du sens de la vie dans la biologie contemporaine.
Bref et pour conclure, tandis que les sciences de la vie répondent à la question « qu’est-ce que la vie ? » en en donnant les définitions, la philosophie quant à elle crée les concepts par lesquels on peut comprendre le sens de la vie.