La mutation de l'industrie siderurgique en France, 1880-1914

Abstract

A la fin du XIX^e siecle, on voit la seconde industrialisation se derouler en France, au milieu de laquelle se trouve l'industrie siderurgique. Elle connait une croissance remarquable particulierement a partir de 1895. C'est le procede Gilchrist-Thomas decouvert en 1878 qui sauve la crise metal-lurgique de la France et en meme temps qui fait surgir une mutation side-rurgique. Grace a ce procede, on reussit pour la premiere fois a proceder la fonte phosphoreuse dans le convertisseur garnise de dolomie, laquelle est fondue en abondance dans la region lorraine. En consequence, de grands etablissements metallurgiques y recherchent des gisements de minerai, demandent des concessions et ouvrent la mine. Mais ils rencontrent bien des difficultes a surmonter; d'abord la venue d'eau considerable et la rarete de la main-d'oeuvre, ce qui tarde l'exploitation miniere et d'autre part necessite un capital tres important. Une fois fonce, cependant, avec l'armement plus puissant et plus perfectionne, la mine de fer produit une extraction ascendante d'annee en annee. On fonde a cote de la mine des hauts-fourneaux, des acieries Thomas et des laminoirs avec des perfectionnements recents. Voila la <<mine-usine>> ou autrment dit <<usine complete>>. En repondant des besoins grandissants et divertissants des produits d'acier. les etablissements du fer immobilisent un fonds tres considerable pour ameliorer et renouveller les moyens de production. On edifie de nouveaux hauts-fourneaux garnis de quatre Cowpers, de forts soufllets et des tuyaux: ces annex fonctionnent bien afin de produir l'electricite a la station centrale; l'electricite se remplace a la vapeur dans l'usine et dans la mine comme l'energie. Il en resulte qu'il y a une rapide concentration a l'epoque de 1880 - 1914; concentration des puissances productives au cotes de grandes entreprises siderur-giques; concentration geographique des usines metallurgiques a l'Est de France au detriment du Centre. A la longue on compte une douzaine de Grosses Metallurgies a la veille de la 1ere Guerre mondiale principalement au Nord et en Lorraine. D'ou vient-i1, a propos, le fonds destine a l'immobilisation? Quand on jete des coups d'oeils attentifs sur les bilans de ces societes, on constate que ce qu'il faut pour immobiliser est fournit presque partout par la benefice industrielle. Voila l'autofinancement parfois supplemente par l'emission des obligations et aussi par l'augmentation du capital. La gestion severe dirigee par le conseil d'administration se realise avec fermete contre l'avidite des actionnaires. La caracteristique financiere d'autofinancement fait un bon contraste avec la fusion de capital entre la banque et <<mine-usine>> realisee en Allemagne.