Dans cet article, nous allons traiter de Joséphin Péladan (1858–1918) et de W. B. Yeats (1865-1939) pour mettre en parallèle la relation entre le mouvement littéraire et le mouvement occultiste à la fin du XXIe siécle en France et en Angleterre. Sâr Péladan fonda la Rose-Croix catholique en 1890, organisa le Salon de Rose-Croix 6 fois entre 1892 et 1897 et eut une influence considérable parmi les symbolistes du domaine esthétique.
Dans son Vice Suprême, Péladan choisit un mage (nommé Mérodack comme lui-même) comme héros, et utilise des termes occultistes. Ici, les éléments occultistes imprègnent autant les détails que l’intrigue et nous ne saurions pas séparer sa théorie occultiste de ses préoccupations esthétiques fin-de-siècle.
Yeats commença par être adepte de la Société de Théosophie de Mme Blavatsky et se tourna bientôt vers la Golden Dawn d’origine franc-maçonne et rosicrucienne. Il n’y avait pas de relations systématiques entre ce mouvement anglais et le mouvement occultiste en France, mais, lors de ses visites répétées à Paris, Yeats fréquenta les milieux occultistes en même temps que les milieux symbolistes. L’occultisme est donc important dans l’importation du symbolisme en Angleterre.
Dans les poèmes d’Yeats, l’association de la rose et de la croix est très visible, et dénote une influence rosicrucienne; l’association de la rose et du rubis est elle aussi significative parce que c’est le nom du Second Ordre de la Golden Dawn. Enfin, dans sa Rosa Archemica, Yeats décrit les milieux occultistes à Londres.
Dans les deux cas, l’écrivain alimente son imagination à des sources occultes. En conclusion, nous proposons de réinterpréter ce phénomène par la notion de “la mort de toi” définie par Ariès et de le replacer dans un contexte historique élargi.
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