アフリカ研究
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祖先を買収する方法
中央マダガスカル北東部, シハナカにおける祖先概念の二相
森山 工
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1994 年 1994 巻 45 号 p. 27-44

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抄録

Dans le présent article, nous nous proposons d'éclairer, en nous focalisant sur les Sihanaka de la région nord-est du centre de Madagascar, les deux aspects de la notion d'ancêtre qui apparaissent à travers leur pratique rituelle et surtout les paroles dédiées aux ancêtres en diverses occasions. En effet, les attitudes que les Sihanaka ont vis-à-vis des ancêtres et leurs rapports avec ceux-ci sont ambivalents. Avant tout, ils les considèrent comme source du Bien, ce qui se manifeste clairement dans une pratique rituelle nommée joro, invocation sacrée adressée aux êtres divins et aux ancêtres et qui est organisée afin d'en obtenir la bénédiction. Cependant leur pratique se rattachant à la maladie et la mort révèle une autre idée toute particulière concernant les ancêtres. Ceux-ci peuvent être incités, a l'instigation de quelqu'un d'hostile qui dépose de la nourriture en offrande sur le tombeau, à apporter le malheur aux descendants vivants, perturbant ainsi le déroulement normal de leur vie quotidienne.
Cette deuxième notion d'ancêtre suggère que les ancêtres doivent être séparés du monde des vivants sans ambiguïté, tandis que la première montre que ceux-ci ne peuvent pas se priver de ceux-là pour le maintien même de leur vie. Un argument pourrait s'appliquer pour expliquer la co-existence de ces deux notions apparemment contradictoires. D'une part, les morts dont le décès est assez récent et dont les descendants gardent encore le souvenir personnel se conçoivent comme objet de rejet. D'autre part, ceux dont la mort remonte à longtemps et dont on a oublié l'identité personnelle deviennent source de bénédiction. Cet argument n'est pourtant pas pertinent chez les Sihanaka, car ils n'ont aucune notion explicite à propos du changement de la position qu'occupent les ancêtres par rapport aux vivants, et qui surgirait au fur et à mesure que les premiers s'éloignent dans la mémoire de ces derniers, ni de rite quelconque qui l'exprime objectivement. Notre analyse indique plutôt que dans le cas de l'invocation de la bénédiction, on fait face aux ancêtres en les visant dans leur totalité collective, alors que lorsqu'on essaie de les écarter du monde des vivants, on les conçoit toujours sous forme d'agents individuels, parfois appelés lolo, esprits des morts qui errent autour des vivants et interviennent dans leur vie.

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© 日本アフリカ学会
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