La théorie des « simulacres subsistants », dans la représentation des dieux grecs antiques, énoncée au quatrième chapitre des Essais sur la peinture( 1765), présente un contraste marqué avec le concept de simulacre élaboré dans le cadre de la théorie du théâtre à la fin des années 1750, pour caractériser le « modèle idéal » que Diderot a placé au coeur de sa pensée artistique. Cette inflexion est soulignée dans un passage qui traite du changement de paradigme de la philosophie moderne. C’est autour du concept de simulacre que se joue, selon Diderot, la Querelle des Anciens et des Modernes au sujet des arts. Le tournant philosophique moderne substitue en effet, aux croyances surnaturelles qui dominaient les représentations anciennes, les lois de la nature. Mais si, aux yeux des Modernes, les « simulacres subsistants » des dieux antiques ont perdu de leur pertinence, il reste encore aux Modernes à construire un « modèle idéal » qui leur soit propre.