Le problème de la sexualité que Beauvoir a posé dans le Deuxième Sexe (1949) était aussi essentiel pour Merleau-Ponty dès la Phénoménologie de la Perception (1945). En outre, dans ses Cours de Sorbonne (1949-1952), présentant Le Deuxième sexe, il semble approfondir ses réflexions à propos de la sexualité et du corps sexuel de femme, qui sont encore lacunaires dans la Phénoménologie. Dans cette recherche, nous examinons comment les théories beauvoirienne et merleau-pontienne de la sexualité se recroisent. Nous mettons en évidence une différence entre leurs conceptions de la psychanalyse et du matérialisme historique. Après avoir examiné ces deux domaines « au sens large », Merleau-Ponty se réfère à l’étude culturaliste de Margaret Mead pour donner suite à la discussion beauvoirienne, et nie ainsi l’idée d’une « nature » permanente de femme (et de l’homme) qui n’aurait aucun rapport avec son environnement social et sa culture.