2020 年 15 巻 1-2 号 p. 105-118
Bien que le CECR a eu une influence dans la promotion d'un paradigme plurilingue comme cadre pour l'enseignement des langues, le domaine de l'enseignement du français comme langue étrangère et plus généralement la didactique des langues peine encore à adopter cette orientation épistémologique. S'appuyant implicitement sur la notion de répertoire de Gumperz (selon Dufour, 2014) et sur les travaux des diverses disciplines qui ont contribuées à valider l'hypothèse de l'interdépendance des langues, le CECR (2001 : 196) explicite que dans différentes situations, un locuteur peut faire appel avec souplesse aux différentes parties de cette compétence pour entrer efficacement en communication avec un interlocuteur donné. Cependant, pour différentes raisons, notamment l'urgence de trouver des échelles d'évaluation et de faire une place à l'oral, le plurilinguisme n'est pas retenu comme une priorité. Ce constat est pourtant un écueil de taille car, face à des publics d'apprenants plurilingues toujours plus nombreux, par exemple des publics migrants, il est urgent d'utiliser toutes les ressources possibles pour les faire progresser dans la langue du pays d'accueil. Nous aborderons donc, à titre d'exemples possibles, certaines propositions formulées à partir de l'expérience de ces publics multilingues pour la salle de classe en français.
Although the CEFR has had an influence in promoting a plurilingual paradigm as a framework for language teaching, the field of teaching French as a foreign language and, more generally, the didactics of languages is still struggling to adopt this epistemological orientation. Based implicitly on the notion of Gumperz's repertoire (according to Dufour, 2014) and on the work of the various disciplines that have contributed to validate the hypothesis of the interdependence of languages, the CEFR (2001: 196) makes explicit that in different situations a speaker can flexibly appeal to different parts of her/his repertoire to effectively communicate with a particular interlocutor. However, for a variety of reasons, including the urgency of finding scales of evaluation and making room for oral, plurilingual approaches are not a priority. This finding is, however, a major pitfall because, with the growing numbers of learners, for example migrant audiences, it is urgent to use all possible resources to help them in learning the language of the host country. As possible examples, we will therefore discuss some of the proposals made from the experience of these multilingual audiences for the French classroom.