La religion dans l'ere des sciences degenerees(<Special Issue>Science, Technology, and Religion)

Abstract

Malgre le succes incontestable des sciences contemporaines, nous assistons a un spectacle inquietant dans lequel la norme classique de la science telle que l'objectivite, l'universalite ou l'interet publique etc. commence a se desagreger au moins dans certains domaines de la science. Le Projet Manhattan symbolise la perte de l'autonomie des scientifiques a l'egard des controles etatiques, la biotechnologie alimente un temperament de l'entrepreneur dans le milieu scientifique puisqu'elle produit des connaissances qui garantissent la potentialite enorme de la richesse economique. Et au moment du grave accident de la centrale nucleaire de Fukushima en mars 2011, nous avons pris conscience du fait que la science, l'administration et les entreprises privees de l'alimentation electrique sont si etroitement liees les unes les autres qu'elles forment un ensemble unique de l'interet commun, et qui par la meme peuvent etre tres agressives a l'agent exterieur et contestataire pour proteger leur interet a eux. Dans ce contexte, l'idee de l'interet publique est presque perdue. C'est dans ce sens-la que la norme classique de la science se trouve degeneree ou affaiblie. Nous constatons ce fait important pour affirmer que la science ne peut plus se considerer comme agent totalement independant des examens et des analyses critiques des secteurs exterieurs de la science, parce qu'elle est parfois deformee et influences par des facteurs extra-scientiques. Et apres cette caracterisation depressive de la societe contemporaine, nous essayons de trouver une phase authentique de l'activite religieuse soit dans la sphere hors de l'intellect analytique, soit dans le mode des connaissances qui deborde des verifications positivistes. Et nous affirmons que, dans l'ere des sciences en partie degenerees, la religion doit assumer la responsabilite et le courage de critiquer certains resultats nocifs des sciences de ce type, pour proteger les gens faibles et les facteurs representatifs de la culture humaine.