史学雑誌
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革命とフォークロア : フランス革命下のプロヴァンス
立川 孝一
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1985 年 94 巻 3 号 p. 328-352,423-42

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抄録

Quittant la tribune des debats politiques, l'historien actuel de la Revolution se rend a la campagne ou dans une ville de province, pour y apprecier le poids de la vie traditionnelle, et du folklore. Tel est le cas de Maurice Agulhon et de Michel Vovelle, pour lesquels les recherches historiques sont liees aux recherches ethnologiques. D'autre part, Mona Ozouf a l'occasion de sa these ("La fete revolutionnaire") a ouvert a l'histoire un champ nouveau d'investigations : "l'imaginaire collectif". Notre article a pour but de reconstituer la portee de la fete, au sens historique, dans une societe qui exprime ses aspirations par l'intermediaire de celle-ci. La "Statistique" de Villeneuve (1821-29) nous fait connaitre les fetes traditionnelles de la Provence ; apres les fetes d'hiver viennent les fetes d'ete ; nous y rencontrons le "Caramantrant" de Carnaval, la "Belle de mai", la "Tarasque" de Tarascon, la "Fete-Dieu" d'Aix, les "Trains" de Marseille, etc..... En Provence au XVIII^e siecle, la fete n'est plus une ceremonie ecclesiastique, ni plus un rite agricole, mais une fete communale, c'est-a-dire une reunion de tous les citoyens de la commune, comportant des divertissements qui rassemblent les jeunes garcons et les jeunes filles sur la place publique. "Pourtant, La Revolution a detruit tous ces bons usages", dit Villeneuve. La Revolution est-elle vraiment responsable du declin de la fete provencale? J'ai donc feuillete les documents que fournissent les Archives de Marseille, d'Aix et d'Arles, en vue de connaitre l'attitude des notables des communes a l'egard des fetes traditionnelles. Il me parait, d'abord, incontestable que la nouvelle municipalite d'Aix n'a jamais cesse de promouvoir la Fete-Dieu et les autres fetes patronales. Mais, elle a interdit les deguisements du Carnaval, de peur que ceux-ci ne provoquent des troubles contre-revolutionnaires. C'est pour la meme raison que le conseil municipal de Marseille a interdit les feux de la Saint-Jean en 1790. Maintenir la "tranquillite publique", c'etait l'essentiel pour les autorites de nouveau regime. Pourtant, l'ete 1792, la "solidarite de la commune" doit faire face a un "refus" delibere de la part des jacobins du Midi : les clubistes de Marseille plantent des arbres de la liberte devant l'Hotel de Ville ou la Chambre de Commerce ; les sansculottes d'Arles celebrent des ceremonies funebres en l'honneur de Lepeletier et de Marat. Une fois l'unanimite disparue, on assiste au demarrage de la veritable Revolution en Provence. En fin de compte, il est loisble de distinguer dans les fetes de Provence deux types differents. 1)La fete communale et pacifiste : depuis la Fete-Dieu du folklore jusqu'a la fete de la Federation, le 14 Juillet. 2)La fete sauvage et dangereuse : Carnaval et fete de Mai dont les successeurs sont l'arbre de la liberte et la fete dechristianisante de l'an II.

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