Le but de cet article est d’éclaircir le thème du
désir
dans la philosophie de Paul Ricoeur entre 1950 et 1969, période qui va de “la philosophie de la volonté” à sa réflexion sur l’herméneutique des symboles. Le problème du
désir
possède dans la pensée de Paul Ricoeur une importance cachée, car, en étant liée à l’idée de réflexion comme appropriation d’un “
désir
d’être,” d’un “effort pour exister,” son herméneutique prend appui sur la présupposition qu’un
désir
ou effort humain tend par nature à se diriger vers l’être “adéquat.” Notre tâche consiste à demander quel est le contenu philosophique de ce thème du
désir
.
En premier lieu, à l’époque de “la philosophie de la volonté,” Ricoeur montre par le moyen de la description phénoménologique que le
désir
est toujours médiatisé par l’imagination. Ce n’est qu’après coup, en faisant appel à la “requête d’estime” comme mobile du
désir
, que Ricoeur cherche dans ce
désir
“l’affirmation originaire” qui pourrait dépasser l’égotisme de chaque individu.
Ensuite dans son
Essai sur Freud, le thème du
désir
chez Ricoeur confronté à la notion freudienne, est montré plus concrètement dans l’idée de la réflexion en tant que “dialectique de l’archéologie et de la téléologie.” C’est à ce point que Ricoeur est conduit à penser comme Freud, le
désir
comme radical et irréductible à la conscience ; mais en même temps il trouve dans le
désir
une “aptitude à la progression” au travers des négations médiatrices, perspective que lui a suggéré la dialectique téléologique du
désir
chez Hegel.
De ceci, nous pouvons conclure que cette “aptitude à la progression” constitue le fond de la pensée ricoeurienne du
désir
qui s’exprime dans les formules de “
désir
d’être” ou “effort pour exister.” L’herméneutique de Ricoeur exige cette réflexion sur le
désir
; de même que toute problématique du
désir
demande une herméneutique.
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