2014 年 4 巻 p. 141-160
Cet article veut examiner l’inscription de Michel Henry dans ce qu’on peut nommer la « phénoménologie française » contemporaine. Pour ce faire, il propose dans un premier temps une manière de circonscrire ce champ et de s’y orienter – ce qui le conduit à mettre en place une distinction entre « nouvelle phénoménologie française » et « post-phénoménologie ». Il rappelle alors brièvement la notion d’« épreuve de la limite » élaborée par l’A. de l’article dans le passé pour donner une configuration à ce champ. Un éclairage nouveau est donné à la question, qui fait passer au premier plan les notions de désir et de pulsion : il s’agit alors moins de discuter de ce que ces phénoménologues ont dit du désir et/ou de la pulsion, que de considérer leurs pratiques mêmes de la phénoménologie comme relevant de la pulsion et/ou du désir. Dès lors, l’A. se focalise non seulement sur ce que Michel Henry a pu écrire sur ces thèmes, en particulier dans Généalogie de la psychanalyse, mais surtout sur l’hypothèse que la pratique henryenne de la phénoménologie se laisse décrire comme une certaine énergie pulsionnelle ou un certain désir à l’œuvre – qui pratiquerait sans esquive l’épreuve d’une limite dont explicitement il n’aura cessé de dénier l’existence.