抄録
Le Cadavre indiscret, dernier roman de Michel Henry, peut susciter beaucoup d’embarras chez les lecteurs familiers de la philosophie henryenne. A la différence de ses trois romans précédents qui permettent une interprétation philosophique, cette histoire qui prend la forme d’un roman policier et semble n’avoir aucun sens philosophique rappelle plutôt aux lecteurs les scandales politiques des affaires Elf ou Urba.
Pourtant, si l’on se rappelle que le philosophe avait conçu, juste après la deuxième guerre mondiale, un roman intitulé Le Livres des morts, ce roman énigmatique, Le Cadavre indiscret, suggère une possibilité d’interprétation. Michel Henry avait, en fait, eu l’intention d’évoquer les victimes de la résistance française contre le nazisme et d’approfondir la réflexion sur la relation entre la vie et la mort. Le Cadavre indiscret pourrait, sous la forme d’un roman assez banal, se lire aussi comme une recherche sur les relations entre les vivants et les morts.
Les témoignages sont rares au sujet de ce roman qui reste énigmatique. Pourtant, Le Cadavre indiscret peut permettre aux lecteurs d’aborder les dernières pensées de Michel Henry concernant la vérité, la mort, et bien sûr, la vie.