抄録
Cet essai est une petite tentative de comparer la « philosophie du christianismei» de Michel Henry avec la théologie monumentale et rigoureuse de Karl Barth.
En somme, on ne trouve entre eux aucun désaccord sur l’essentiel du christianisme.
(1)Dieu est le seul sujet absolu. L’homme n’est qu’un créature.
(2)Un abîme sépare les hommes de Dieu. Aucun homme ne peut accéder de lui-même à Dieu.
(3)Le Christ est le seul médiateur entre Dieu et les hommes.
Mais Henry et Barth divergent sur le problème de la relation entre la vie de Dieu et celle des hommes. Selon Henry, « il n’y a qu’une seule vie, celle du Christ qui est aussi celle de Dieu et celle des hommes », donc « tout homme est fils de Dieu et de lui seul ». Par contre, Barth insiste toujours sur la différence entre la Vie de Dieu et celle des hommes. Selon lui, l’homme peut être fils de Dieu, mais il n’est qu’un fils adoptif.
Peut-on les réconcilier ? Ce serait possible. Car Henry aussi peut approuver que la vie des hommes est différente de celle de Dieu. Mais cette différence provient seulement de celle du rapport avec la vie. L’homme n’a pas le pouvoir de s’apporter lui-même dans la vie, donc il ne peut vivre que recevant la vie, alors que Dieu tout-puissant détient la capacité de s’apporter lui-même dans la vie, ou plutôt il est la Vie même. Il nous semble que Barth, en insistant trop sur la différence entre Dieu et le hommes, tombe en mauvais dualisme. D’ailleurs, il dit aussi que l’homme est de Dieu et de lui seul et que le royaume de Dieu est plus proche de l’homme que l’homme lui-même. Cela ne revient-il pas à dire que Dieu est la véritable vie des hommes ?