Treize ans déjà nous séparent de la mort de Malraux. Son temps de purgatoire littéraire est passé. On commence à reconnaître André Malraux comme un des plus grands écrivains français du XXème siècle. Son premier éssai sous la forme épistolaire, La Tentation de l'Occident, écrit en 1926, manifeste déjà l’embryon de toutes ses pensées qui s’épanouiront plus tard. En dépit de ses écrits hermétiques, cette oeuvre charme profondément. C’est qu’elle cache, derrière son titre, La Tentation de l’Occident, une autre structure qui nous projette une autre tentation, celle de l’Orient.
Mais il est vrai que dans cette œuvre, il n’y a qu’un seul mot, “geishas” qui nous fasse directement penser au Japon. Pourtant, ce livre nous persuade que Malraux voudrait pénétrer la culture japonaise en tant qu’une des composantes de la civilisation orientale, parce que ce texte est constitué de double structure—tentations occidentale et orientale. En témoigne aussi sa forme épistolaire—échanges de lettres entre un Chinois et un Français.
L’objectif de notre recherche consiste à expliciter cette structure de la tentation de l’Orient que le jeune Malraux conçoit au tréfonds de lui-même, tout en focalisant notre intérêt sur la culture japonaise.
Nous la recherchons sous les trois angles suivants: –de l’écriture de Malraux, qui transgresse quasiment la grammaire française, –des points communs entre Malraux et Watsuji, entre Malraux et Ashihara, –de la présence de la culture japonaise au temps de la création de l’oeuvre.
La conclusion serait de mettre en évidence la pensée universelle de Malraux déjà présente en 1926 et qui existera toujours chez lui.