L’approche du Colloque dans « Néocritique » d’André Malraux
Noriko ISHIKAWA
Cet article examine l’approche méthodologique proposée par André Malraux dans son essai « Néocritique » (1976), qu’il appelle Colloque. La notion de Colloque semble essentielle pour comprendre la théorie littéraire de Malraux, bien qu’elle soit reléguée à l’arrière-plan dans son œuvre posthume L’Homme précaire et la Littérature (1977). Nous clarifions la signification de ce terme selon deux perspectives : d’une part, la relation entre la littérature et l’histoire chez Malraux ; d’autre part, la relation entre l’être humain et ses œuvres, en lien avec la vision de l’homme malrucienne développée plus tard dans L’Homme précaire.
L’approche proposée par Malraux sous le nom de Colloque s’oppose à la méthode biographique, laquelle aborde une œuvre littéraire à travers un prisme historique. Malraux s’efforce en effet de ne pas réduire l’œuvre à un aspect unique – par exemple l’histoire ou la psychologie – qui suffirait à en expliquer la totalité. Contrairement à des critiques comme Gustave Lanson ou Alfred Thibaudet, Malraux cherche à établir des liens entre des œuvres littéraires d’époques et de pays différents, d’une manière comparable à ce qu’il avait fait pour les arts plastiques avec la notion de Musée Imaginaire.
Toutefois, le Colloque n’est pas seulement l’idée d’un lieu de comparaison des œuvres, mais aussi la projection de sa propre manière d’être, dans laquelle il continue de s’interroger sur la valeur des œuvres, constamment soumise à la Métamorphose, ainsi que sur le connaissable. En interrogeant l’œuvre littéraire par l’approche du Colloque, Malraux met en avant le nœud qui retient de justesse l’être humain, exposé à sa propre finitude.
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