La politique de conservation des monuments ou des quartiers historiques est suffisamment reconnue aujourd’hui, mais les facons de penser la concernant ne sont pas forcement a l’unisson. Certains font le lien avec le developpement touristique, d’autres avec l’utilisation pratique des ressources, et d’autres encore avec la creation d’une identite ou d’un point de repere au niveau local. Cette diversite peut amener une ambiguite dans les politiques. Cet article montre, a travers l’exemple du Marais de Paris, une histoire dans laquelle le changement de l’opinion publique fait evoluer les politiques a tel point que le quartier n’est plus traite comme un secteur special par rapport aux quartiers alentour. La politique de conservation du Marais a commence pendant la deuxieme Guerre mondiale. La partie sud du quartier avait ete nommee “ilot insalubre no.16”, et destinee a la destruction. L’opinion publique, favorable aux batiments historiques, a sauve cet ilot, et le departement de la Seine s’est attaque a l’investigation architecturale du quartier. Cette nouvelle direction a ete presentee a l’Exposition internationale de l’urbanisme et de l’habitation en 1947.La methode de restauration employee, appelee “curetage”, permet de conserver la facade et de detruire des batiments inutiles a l’interieur de l’ilot. L’utilisation d’un terme medical montre ainsi l’indifference de l’administration a la vie dans ce quartier et la primaute donnee a l’architecture. Cette methode a ete adoptee dans une grande partie de l’ilot 16, notamment lors de l’operation de restauration autour de l’Eglise Saint-Gervais qui a beaucoup influence la politique suivante. Le departement de la Seine a elargi sa recherche au Marais entier autour de 1950. Ce Marais n’est pas forcement le Marais historique, mais cette delimitation a ete reprise par le secteur sauvegarde en 1965. Meme si les reglements nationaux datant de cette epoque sont le plus souvent consideres comme le point de depart de la creation du secteur sauvegarde, celui-ci a en fait beneficie de la reutilisation des recherches locales debutees vers 1950. Dans les annees 60, la notion de conservation du Marais etait deja acquise parmi un certain nombre de Parisiens. Des activites privees de restauration ont ete entreprises, et en particulier, le festival du Marais, organise a partir de 1962 par une association a but non lucratif et utilisant des batiments du Marais pour presenter des manifestations artistiques, a joue un role important dans l’interet porte aux batiments du quartier. Le departement de la Seine a alors commence une operation de restauration dans la partie centrale du quartier. Dans ce contexte, le premier Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) a ete elabore par des architectes nommes par l’Etat. Ce PSMV visait a retrouver dans le quartier l’etat du plan Turgot de 1739. Par curetage, on pensait pouvoir recuperer 10 hectares d’espace libre: c’etait trop irrealiste pour etre adopte. Apres mai 68, la chute de de Gaulle et la demission de Malraux, la situation autour du secteur du Marais a beaucoup change. Le festival du Marais n’attirait plus beaucoup l’attention, l’operation de restauration du centre du Marais a subi une crise financiere, et les habitants ont commence a resister a cette politique. Il fallait reviser le PSMV. D’abord, en 1976, les architectes ont aborde la premiere revision du plan. Apres que Paris elise son propre maire en 1977, la Ville de Paris leur a demande de proteger les activites dans le quartier, notamment les activites industrielles et artisanales. En consequence, ils ont renonce a 20 % du curetage prevu, et en ont mis entre parentheses 40 % tant que les activites continuaient dans les batiments. A ce stade, le plan ne visait plus a restaurer l’etat de 1739.

Le but de cet article est d'eclairer le processus de la formation des reseaux de voirie parisiens, au moyen de l'analyse d'un cas particulier des rues du quartier St. -Georges, ouvertes par le lotissement dans les annees 1820 s. Dans l'article anterieur il a ete constate que les formations des rues, des ilots, voire des parcelles n'etaient pas toujours conditionnees par les formes des immeubles a batir qui, en, s'organisant survant le "principe de combinaison de MA", s'adaptaient a toute la gamme des formes parcellaires. Trois rues et une place ont ete ouvertes par le lotissement du quartier St. -Georges (Fig. 1). Deux autres rues, qui avaient ete concues a l'origine, ont fini par rester en etat de projet personnel (4 et 5 en Fig. 1). La formation de cet ensemble des rues et de la place a ete analysee sous quatre differentes perspectives : I) les outils conceptuels pour determiner des reseaux de voirie ; II) les reseaux de voirie existants au voisinage des terrains a lotir, qui ont du conditionner les traces des rues a percer ; III) les conditions inherentes aux terrains d'operation ; IV) l'attitude des pouvoirs publics, controleurs de la voirie, a l'egard des operations de lotissement projetees et effectuees par des acteurs prives. Les resultats de l'analyse sont mis au point comme ceux qui suivent. (I) Les outils conceptuels ont ete extraits par analyse des projets d'amenagement et d'embellissement de la ville de Paris de la seconde moitie du 18e siecle (ceux par PONCET DE LA GRAVE, par MERCIER, par QUATREMERE DE QUINCY et par PATTE ainsi que le Plan des Artistes) et des reseaux reels de voirie construits par les principaux lotissements des 17e et 18e siecles. Les projets et propositions des quatre auteurs du 18e siecle ont un element commun : creation d'une place et d'une rue nouvelles attachees a des monuments. Le Plan des Artistes (Fig. 2) comprend deux differentes categories des voies. De sa premiere categorie des voies, a percer dans le cadre de chacun des biens nationaux pour les lotir, qui, malgre Ieur "isolement sans une conception generale de quelque envergure"(HALBWACHS), s'integrent dans le systeme des voies etabli en fait sur la rive droite, sont retires les outils suivants : 1) le parallele et l'orthogonal des traces : et 2) le prolongement en continuite des voies existantes. Les longues voies de la deuxieme categorie reliant de differents quartiers sont caracterisees par : 1) la disposition des places aux croisements ou extremites des voies ; et 2) la tendance a faire apparaitre une structure radio-concentrique avec les principaux reseaux existants sur la rive gauche. Les reseaux des rues des principaux lotissements des 17e et 18e siecles(Fig. 4) degagent les outils suivants : 1) le parallele et l'orthogonal des traces et 2) le prolongement en continuite des rues existantes du voisinage (3-6, 9, 11); ainsi que 3) la fermeture du reseau nouveau par rapport a celui existant du voisinage (8, 10) et le radial des traces (8). Les outils conceptuels ainsi extraits des projets et des lotissements des epoques anterieures sont retrouves dans les traces des rues du quartier St. -Georges (Fig. 1 et Fig. 5) : 1) l'orthogonal (2, 3); 2) le diagonal ou le radial (1) ; 3) une place mise au croisement; 4) la perspective etablie par la rue aboutissant a la place en face d'un monument (un hotel particulier) ; et 5) le prolongement en continuite des rues existantes (T. G, F) . La qualite generale de ces outils berites des epoques anterieures est affirmee par le fait qu'ils sont aussi retrouves dans les traces des rues des autres lotissements contemporains (14, 16-19 en Fig. 4). La predominance des traces radiaux ou diagonaux au 19e siecle plutot qu'aux siecles prededents peut etre expliquee par une volonte de relier les rues existantes en ville

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