2025 年 126 巻 p. 153-168
Mémoire de la Mulâtresse Solitude aux Antilles
Autour du roman d’André Schwarz-Bart
Makiko NAKAZATO
En 1802, les Noirs à la Guadeloupe se sont insurgés contre les troupes envoyées par Napoléon voulant rétablir l’esclavage qui avait été aboli par la Convention nationale en 1794. Alors une femme mulâtresse, nommée Solitude, se bat malgré sa grossesse. Elle est attrapée, emprisonnée, et finalement pendue le 29 novembre juste après l’accouchement. Depuis les années 1970, des œuvres littéraires lui ont été consacrées, et une statue de Solitude a été érigée à la Guadeloupe en 1999, et une autre à Paris en 2022. Pendant plus de deux cents ans, de quelle manière la mémoire de cette femme a-t-elle été transmise ?
En 1963, André Schwarz-Bart (1928-2006), Juif français, découvrit l’existence de Solitude dont la vie avait été sommairement évoquée dans les œuvres de quelques historiens guadeloupéens comme Auguste Lacour (1805-1869) ; et, avec la collaboration de sa femme Simone, une Guadeloupéenne, il a projeté de raconter la saga d’une famille noire antillaise descendant de Solitude. Au premier tome du cycle antillais, Un plat de porc aux bananes vertes, co-signé et publié en 1967, a succédé en 1972 La Mulâtresse Solitude, signé par André seul.
En plus de la lecture de ce roman d’André Schwarz-Bart, nous verrons quelques éléments, comme les rapports entre la France et ses anciennes colonies, qui ont permis à Solitude de devenir une femme symbolisant l’histoire de la Guadeloupe.