2025 年 126 巻 p. 169-184
La Divine Comédie et l’alchimie dans « L’Archéologue » de Mandiargues
Structure initiatique et transformation de la figure féminine
Toji MATSUBARA
« L’Archéologue » d’André Pieyre de Mandiargues est une nouvelle qui ouvre son deuxième recueil, Soleil des loups (1951). Nous proposons d’examiner le thème de l’initiation alchimique à travers une analyse structurelle du récit, mettant en parallèle les similarités avec La Divine Comédie, dans la transformation de la figure féminine.
Pour commencer, nous examinons l’analogie structurelle entre « L’Archéologue » en trois parties, et les trois étapes initiatiques de La Divine Comédie. Dans ce contexte, nous mettons en lumière une référence subtile au roman Tout disparaîtra, où la thématique dantesque apparaît en filigrane. Ensuite, en associant l’immersion imaginaire de Conrad à sa plongée dans l’inconscient, ainsi que sa rencontre sous-marine avec la statue de Vénus, nous soulignons une correspondance avec la première étape de l’œuvre alchimique, visant à libérer simultanément l’esprit et la matière.
Par la suite, notre analyse porte sur la corrélation entre le récit en trois parties et les trois étapes de l’évolution alchimique de la pierre, afin d’examiner les implications symboliques inhérentes à la transformation de la figure féminine en pierre. Bettina, fiancée de Conrad, qui incarne la statue de Vénus, est brûlée, putréfiée, par le soleil du Sud, ce qui évoque la décomposition alchimique de la matière. Ensuite, une géante, hybride entre humain et déesse, surgit et exécute un rituel ésotérique au centre d’un espace composé d’un carré et d’un cercle. Cette scène, qui fait référence au livre de l’alchimiste Michael Maier, Atalante fugitive, et à la Pierre de Bologne évoquée dans « Pandora » de Nerval, renvoie à une figure féminine parachevée sur le plan alchimique. Ce rituel initiatique aboutit à la révélation d’un personnage mystique.