« Les vivants » et « les morts » dans les œuvres historiques de Michelet
autour de Jeanne d’Arc et d’Histoire de la Révolution française
Sota HORIUCHI
En écrivant l’Histoire, Michelet la définit comme une résurrection. Pour ressusciter les morts, il faut, selon lui, se rapprocher d’eux, et non se contenter de considérer les faits de manière objective. C’est pourquoi il tente de pénétrer dans les événements et de raconter l’Histoire en s’associant à la douleur des morts.
Cette conception chez Michelet du rapport entre l’historien et les morts est bien connue. Cependant, pour Michelet, l’historien n’est pas le seul objet d’union avec les morts. D’autres vivants, les lecteurs, sont impliqués dans sa tentative de résurrection. En effet, en évoquant cette union avec les morts dans l’Histoire du XIXe siècle, Michelet n’utilise pas « je », mais « nous », et il parle au nom des « vivants ».
On peut constater dans le style de Michelet cette inclination à rapprocher les lecteurs des morts. Son usage du présent historique ou de « maintenant » aide les lecteurs à pénétrer dans le monde évoqué et à s’identifier avec les morts.
Et puis, l’usage de « nous » concerne également cette union. Dans les œuvres de Michelet, il existe différents types de « nous », qui renvoient à Michelet, aux lecteurs et aux morts, dont certains font référence à une identité spécifique, telle que des Français. D’un autre côté, « nous » inclusif est utilisé pour désigner ceux qui partagent une même situation. Dans ceci, la lecture devient alors un facteur important pour s’associer à ceux-là et l’identité spécifique un élément secondaire.
Ainsi, la résurrection des morts n’est pas seulement accomplie par l’acte d’écriture de Michelet, mais aussi à travers la lecture des lecteurs qui jouent également un rôle important dans la résurrection.
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