2017 年 23 巻 p. 3-14
La présente étude est consacrée à l’examen de la notion de curiosité chez Pascal, qui la définit comme une forme de concupiscence régnant sur l’ordre des esprits, celui des « trois ordres », qui recouvre le domaine de la science. Cette définition présente des différences significatives avec celles que proposent respectivement Jansénius et Antoine Arnauld.
Pascal attribue à la curiosité les trois caractéristiques suivantes. 1 / Elle exprime un désir infini de savoir, qui s’étend à la totalité de l’univers, pourtant inconnaissable par nature, puisque le sujet de cette connaissance est fini et que son objet est infini. 2 / Elle prend sa source dans l’amour-propre. C’est là que Pascal se sép tandis que notre philosophe lui prête comme origine un désir distinct, qui pousse l’homme à se vanter de son savoir auprès d’autrui afin de satisfaire son amourpropre. 3 / Elle ignore l’attrait pour la nouveauté. Alors qu’Arnauld et Jansénius établissent un lien entre ces deux notions, Pascal est conduit par sa pratique de la science à les distinguer rigoureusement.