抄録
En règle générale, la philosophie de Michel Henry est considérée comme celle de l’ego tandis que la philosophie d’Emmanuel Levinas est vue comme celle de l’autre. Mais malgré cette appréciation contrastée, ces deux philosophies ont quelques points communs. D’abord, Henry et Levinas proclament la défense de la subjectivité, ensuite ils font levier avec sa passivité absolue pour arriver au « fond » radical. Enfin, ils appellent son soutien métaphysique « Dieu ». Bien que leurs philosophies partagent ces mêmes traits distinctifs, il y existe une différence décisive entre les deux. Cet essai a pour objet de rechercher leur embranchement en superposant leurs lexiques et de mettre au clair leur différence métaphysique.
Tout d’abord, il s’agit d’élucider la constitution de l’ego et de rechercher la raison pour laquelle il doit s’enfuir de son identité dans la « pulsion » d’Henry et le « désir de l’évasion » de Levinas. Puis, quand Henry et Levinas disent que l’identité de l’ego aboutit au « fond », il est question de déterminer la nuance de ce « fond » chez les deux philosophes. Enfin, le problème est de comprendre leurs logiques de l’appel à « Dieu » et la distance entre leurs métaphysiques, l’une indiquant l’affirmation de l’auto-affection, et l’autre la demande d’hétéro-affection. Cette recherche nous permettra de voir qu’il dépend de la différence décisive entre les deux qu’ils trouvent l’ego bon ou mauvais.