文化人類学研究
Online ISSN : 2434-6926
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論文
フレーザーを探して
――モーゼルの火祭りから――
蔵持 不三也
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2000 年 1 巻 p. 22-38

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抄録

  La fête des feux de la Saint-Jean à Contz-les-Bains, village mosellan viticole d’environ 450 habitants qui se situe sur la rive gauche de la Moselle et mi-chemin entre Thionville et Trèves, tout proche de la frontière luxembourgeoise, est toujours célébrée chaque année le samedi précédant le 24 juin. Fête patronale villageoise, elle se caractérise par la descente d’une grande roue fourrée, entre ses rayons, de pailles et de sarments de vigne enflammés, sur les pentes du mont Stromberg, avoisinant du village, vers la rivière.

  Mise à l’actif des jeunes (célibataires) villageois qui composent un groupe masculin nommé “la Jeunesse de Contz-les-Bains”, cette manifestation nocturne fort pittoresque est multipliée par l’autre descente d’une boule enflammée (la deuxième roue) et le feu d’artifice, etc. Ceux-ci sont tous organisés par le Comité Amical de Sierck-les-Bains, ville ducale sur la rive opposite, qui ont l’intention de mettre en valeur les feux de la Saint-Jean en faveur de ses ressources touristiques.

  Cette fête estivale a connu au moins une trentaine d’auteurs depuis J. Grimme (“Deutsche Mythologie” en 1854) au J. Barthel (“Moselle” en 1991). Ils ont tous mis à contribution le texte originel de Tessier, sous-préfet de Thionville, qui l’observa en 1822. Dans son fameux “The Golden Bough “(Le Rameau d’Or) publié en 1910/1913, G. Frazer, par exemple, a signalé, tout comme d’autres auteurs, l’existence d’une coutume rituelle : il s’agit du don des 《vignes》 par les Sierckois aux Contzois, lors de la descente de la roue jusqu’à la Moselle, qui pourrait ainsi assurer la bonne vendange. Mais, selon le texte de Tessier sur lequel il s’est basé, cette coutume se traduisait par l’ancienne traditon sierckoise du (contre-) don du vin qui avait déjà disparu (!) au début du 19e siècle.

  D’où vient alors une telle dètextualisation ou différenciation du texte originel ? Que signifie-t-elle ? A ces questions purement textuelles, faut-il s’ajouter une autre problématique : la signification de la performance de la roue enflammée. Textualisée pour la première fois par Tessier, la tradition sierckoise est certes en contradictoire avec la performance réelle, car la roue enflammée s’arrête le plus souvent à mi-chemin, à cause des plantes sur le flanc de la montagne, sans qu’elle atteigne de fait à la Moselle. De la sorte, il y a gros à parier que la fête ne soit plus considérée comme manifestation rituelle de la bonne vendange à l’instar de la tradition.

  Le présent article se donne donc pour but de faire la lumière sur le mécanisme métaphysique de la textualisation et la détextualisation, ainsi que sur les discours fonctio-sociaux de la fête même, ceci s’appuyant sur notre enquête sur terrain dont la monographie détaillée sera publiée ailleurs.

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